2023
Questions humanitaires et droits de l'Homme

  • ÉTUDE : Francisco Ferrándiz (Instituto de Lengua, Literatura y Antropología (ILLA) du Centro de Ciencias Humanas y Sociales (CCHS) del Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC), Madrid) : Fosses communes, paysages de la terreur (PDF)
    Les exhumations de fosses communes de la guerre civile espagnole et de l’après-guerre dans la dernière décennie, tout particulièrement de fosses abandonnées de l’arrière-garde franquiste, ont été placées au centre des débats contemporains sur la nature et la portée du conflit et le régime qui l’a suivi. Dans cet article, nous analysons la complexité et la dynamique de ce processus qui comprend des initiatives politiques et judiciaires bénéficiant d’une grande projection publique et médiatique, comme la loi de la mémoire et la décision polémique de juge Garzón sur les crimes du franquisme et des actions locales, parfois ratées, imperceptibles ou éphémères, mais tout aussi essentielles.

 

  • Florent Bussy (Université de Rouen) : Le crime contre l’humanité, une étude critique (PDF)
    L’étude de l’évolution du concept de crime contre l’humanité, jusqu’à la formation de la Cour pénale internationale (1998), permet d’interroger les enjeux de la formation d’une justice internationale. La théorisation d’un droit de l’humanité consiste à penser les relations politiques par-delà le seul espace national, parce que certaines atteintes aux droits de l’homme touchent l’humanité dans son ensemble.

 

 

Mémoire de la Shoah et de la terreur nazie

 

 

 

 

 

  • Jean-François Forges (Historien) : Visiter Auschwitz (PDF)
    La visite d’Auschwitz est un complément du cours d’histoire et doit tenir compte de plusieurs réalités : un camp de concentration et un centre de mise à mort des Juifs, étroitement imbriqués et dont l’espace historique dépasse largement l’espace mémoriel. Le sens des restes archéologiques peut être éclairé par les nombreux documents de la Direction des constructions d’Auschwitz. Le travail pédagogique doit équilibrer la rigueur historique et l’émotion.

 

 

 

 

Questions de mémoire et de représentation

 

 

  • Marta Marín-Dòmine (Centre for Memory and Testimony Studies, Laurier University, Waterloo-Toronto) : La transmission et la construction de l’espace transgénérationnel (PDF)
    L’article, à mi-chemin entre la mémoire personnelle et l’essai, nous pousse à réfléchir sur la transmission en s’interrogeant sur la notion de filiation et en mettant l’accent sur l’acte d’acceptation du passé en tant qu’héritage. L’auteur dialogue avec la mémoire inédite, écrite par un enfant de la guerre espagnole, son père en l’occurrence, pour montrer les traces qu’elle a eues dans la reconstruction qu’elle a faite du passé révolu. L’article met aussi l’accent sur la nécessité de repenser les effets dans le présent de la mémoire déterritorialisée ou la mémoire exilique, et de ceux qui ayant été en exil, ont dû rentrer en Espagne peu après la fin de la guerre.

 

 

  • Vincent Petitjean (CELIS) : Rithy Panh : un art de la Mémoire (PDF)
    Le présent article cherche à explorer l’œuvre cinématographique de Rithy Panh pour en comprendre les enjeux mémoriels. Lui-même rescapé des camps de Khmers rouges, le réalisateur reconstruit l’histoire récente du Cambodge. Mais cette histoire est aussi la sienne. Aussi a-t-il longuement interrogé Duch, responsable du camp d’extermination S21, juste avant le procès de ce dernier. Cette confrontation a donné lieu à un livre coécrit avec Christophe Bataille, L’Élimination, ainsi qu’à un film Duch, le maître des forges de l’enfer. La réflexion sur ce véritable diptyque mémoriel revêt une double problématique cinématographique et personnelle.

 

 

Questions historiques

  • Laurence van Ypersele (Université catholique de Louvain) : Tourisme de mémoire, usages et mésusages : le cas de la Première Guerre mondiale (PDF)
    Les ruines et les champs de bataille de la Première Guerre mondiale vont immédiatement devenir des allégories du corps des combattants et de la douleur de la nation. Diffusée par la propagande, les images du désastre accusent l’ennemi et deviennent le symbole visible du sacrifice national. Mais c’est au lendemain du conflit que le tourisme se déploie vraiment et selon des logiques à la fois différentes et ambiguës : les familles et les anciens combattants viennent en pèlerinage sur les lieux où sont tombés les leurs, les curieux viennent confronter leur imagination à la réalité des lieux parfois de manière malsaine, tandis que les sinistrés espèrent pouvoir reconstruire plus vite leur lieu de vie grâce à l’apport de ces pèlerins et de ces curieux.