Éditorial : L’invasion russe de l’Ukraine et les abus de la mémoire (Frédéric Crahay)


Chroniques






Mots de mémoire (Daniel Acke)
« Même la conscience la plus radicale du désastre risque de dégénérer en bavardage. La critique de la culture se voit confrontée au dernier degré de la dialectique entre culture et barbarie : écrire un poème après Auschwitz est barbare, et ce fait affecte même la connaissance qui explique pourquoi il est devenu impossible d’écrire aujourd’hui des poèmes. » Theodor W. Adorno


Portfolio : Les Zwischenanstalten. L’antichambre du péritocide nazi centralisé (Johan Puttemans)


L'Entretien : Peter Van Dongen (propos recueillis par Brecht Capiau)
 

Dossier : La mise à mort des « inutiles »
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi ne s’est pas seulement appliqué à détruire la « race » juive qu’il considérait comme dangereuse. Avant de mettre en oeuvre la Solution finale, les nazis massacrèrent ceux qui ne correspondaient pas à leur idéologie raciale eugéniste et qu’ils considéraient comme inférieurs. Dans ce dossier, nous nous intéressons aux handicapés mentaux et physiques victimes systématiques de la folie pseudomédicale nazie, tout au long du conflit mondial.







Varia
  • Revisiter le silence du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) face aux déportations (Isabelle Vonèche Cardia)
    Pourquoi le CICR n’a-t-il pas dénoncé publiquement les déportations des Juifs et des « autres ennemis du Reich » en 1942 ? A-t-il été influencé par le gouvernement suisse ? Cet article révèle que l’institution genevoise est pleinement responsable de son silence, et démontre les limites et les dilemmes de l’action humanitaire dans un contexte de guerre totale et de génocide.

    Infographie StoryMap (Cartes interactives et documents : Neutralité et Engagement - 1942-1943. Les relations du CICR et du gouvernement suisse autour de l'Affaire des menottes et des déportations)


  • Le sort des Tsiganes en France (1940-1946). Une histoire-mémoire occultée (Emmanuel Filhol)
    Durant la Seconde Guerre mondiale, les familles manouches, dites « Nomades », au nombre de 6 500 personnes, pour la plupart de nationalité française, après avoir été assignées à résidence selon le décret d’avril 1940 sous la République finissante, sont internées en zone occupée dans les camps, à partir d’octobre de la même année, jusqu’en mai 1946 (pour le camp « Les Alliers » d’Angoulême). L’ordre provient du commandement militaire allemand, mais l’organisation et la gestion quotidienne de l’internement sont mises en œuvre par le régime de Vichy. Les conditions de vie matérielle s’y révèlent déplorables. Comme le montrent différents récits des victimes, la perte de leurs biens matériels ne suscita aucun intérêt ni réparation matérielle et symbolique. Cet épisode dramatique survenu dans la vie des familles, dont témoigne aussi la déportation de certains hommes, a été longtemps occulté. Tout autant de la part de l’État français, des trente communes où les Tsiganes furent internés, que dans le champ du savoir historique et de la mémoire officielle. Il faut attendre 2016 pour que la République reconnaisse la responsabilité de la France dans l’internement de milliers de Nomades.


  • La transmission de la mémoire de la Shoah par les enfants juifs cachés au travers des récits de vie. Les déclencheurs émotionnels et motivationnels (Sandrine Borkowski)
    Entre histoire individuelle et devoir de mémoire, quels déclencheurs émotionnels et motivationnels incitent les enfants juifs cachés à transmettre le récit de leur vie ? Pourquoi transmettre l’histoire passée aux futures générations ? Comment rester dans la réalité historique : entre devoir, abus ou oubli de mémoire ? Sommes-nous tous concernés par ce devoir de mémoire ? Quelles valeurs humaines souhaitons-nous transmettre aux prochaines générations ? Que faisons-nous, aujourd’hui, de l’histoire d’hier ?



Site mémoriel
  • Controverse autour de La Ruche lettone à Zedelgem, en Flandre-Occidentale


Librairie


À lire / à voir / à suivre