Fondation Auschwitz - Sommaire, résumés et textes intégraux du n° 107
Présentation de la Revue
Dossier : L’Aveu

Coordonné par Béatrice Fleury

 

Béatrice Fleury : Questionner l’aveu (PDF)

 

I. Aux origines et fondements d'une notion

Emmanuelle Danblon : Une rhétorique de l'aveu. Effets d'évidence et effets de sens (PDF)

  • Cet article a pour ambition de faire le point sur l’une des grandes questions de la rhétorique, à travers l’étude de l’aveu. Peut-on établir un lien entre la validité d’un argument et la force persuasive d’une parole énoncée ? Si l’aveu ne peut remplir la fonction d’un argument, où va se nicher sa force persuasive ? Et enfin, comment l’aveu comme acte de langage apparaît-il comme plus « évident » qu’un argument construit par l’orateur ? À travers une enquête pragmatique et rhétorique, illustrée finalement par l’utilisation de l’aveu dans les tribunaux gacaca au Rwanda, on tente de rendre compte du lien technique qui s’instaure entre preuve technique et preuve extra technique, entre vérité et persuasion.

 

Christian Biet : Droit et littérature sous l'Ancien Régime. Le cas de l'aveu, preuve notoire (PDF)

  • Les dispositifs juridiques comme les phénomènes judiciaires n’existent pas en soi, et leur effectivité n’apparaît que parce qu’ils sont formellement construits et contractuellement reconnus par l’ensemble des partenaires à un moment donné de l’Histoire. Une preuve en droit n’est donc une preuve que parce qu’elle fait partie des phénomènes qui sont historiquement habilités par la loi, la morale, le bon sens, la politique, etc., à produire une vérité juridique, ou judiciaire, sur un cas. Et l’aveu, comme toute preuve, et comme tout phénomène et dispositif juridique (et judiciaire) n’échappe pas à la règle. Cependant, dans ce cadre, l’aveu a, dans le droit d’Ancien Régime, mais aussi dans le droit contemporain, une place prépondérante. Mais si prépondérant que soit l’aveu, il n’indique qu’une version de la vérité judiciaire à un moment donné du cas. Il représente une vérité judiciaire, autrement dit une version possible et jugeable de la vérité, en tant que cet aveu a été instruit à partir de procédures particulières. C’est à cette question que la littérature s’intéresse : partie des considérations du droit, la littérature en effet prend du champ, de la distance par rapport à la preuve juridique, et l’examine sur un autre terrain, doute de son caractère probant, ou redoute son application mécanique et publique ; c’est pourquoi elle prévoit les limites que le droit n’a pas à franchir et narre les silences qu’il doit supporter. Dans le roman de Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves, l’aveu de Madame de Clèves, si probant, et propre à l’engager dans un processus de punition publique, restera secret, jugé par le mari et endossé par la coupable, renfermé dans les bornes de l’intime, et deviendra une terrible punition privée, bien plus violente ; pour les lecteurs, il donnera lieu à un examen, portant non seulement sur cet aveu-là, mais sur l’aveu en soi et en toute circonstance, comme preuve notoire et suffisante au regard de la loi comme au regard des consciences privées. La littérature, qui se sert ainsi du dispositif judiciaire et juridique de la preuve par l’aveu, ne cesse simultanément de l’analyser, de le déplacer, de l’entourer de ses autres terrains – celui de la conscience, de l’intime, ou de l’intérêt particulier – pour en saisir les failles et mettre en débat les signes tangibles de la preuve et la preuve elle-même, autrement dit la croyance qui la détermine.

 

II. De l'Aveu à sa mise en scène

Ophir Levy : La forteresse et l'aveu. À propos d'Un Vivant qui passe de Claude Lanzmann (PDF)

  • Dans le documentaire Un Vivant qui passe (1997), Claude Lanzmann se confronte au déni massif de Maurice Rossel, délégué de la Croix-Rouge qui visita le camp de Terezín en juin 1944. Celui-ci fut totalement dupe de la mascarade nazie consistant à maquiller l’horreur du camp sous un décor hâtivement construit en vue de l’inspection. Le film met en crise la figure du témoin et, de manière plus radicale, la notion même de visible, qui n’est plus une manifestation de la réalité, mais le lieu pervers de sa dissimulation.

 

Delphine Robic-Diaz : Quand le cinéma français passe aux aveux. Les guerres de décolonisation entre indicible et inmontrable (PDF)

  • Depuis la décolonisation, le cinéma français est régulièrement confronté au spectacle de sa culpabilité tant dans les représentations des exactions commises que dans celles de la défaite. Le motif filmique de l’aveu est ainsi devenu au fil des décennies tout autant le moyen d’expression d’une culpabilité certaine que celui d’un désir de reconnaissance envers le traumatisme subi par les combattants français.

 

Alpha Ousmane Barry : Les aveux de comploteurs en Guinée : mise en scène et mensonge historique (PDF)

  • Un quart de siècle après la mort de Sékou Touré, la Guinée a du mal à assumer son passé. Ce malaise de la mémoire empêche de recomposer les fragments éclatés de son histoire. Or, une distance sépare la mémoire officielle propagée par le régime totalitaire et la réalité historique. Dans ce tiraillement entre le besoin et le devoir de mémoire, les archives, que je replace dans le contexte de la procédure d’extorsion de l’aveu, constituent ma principale source d’information. Dans cette contribution, nous proposons d’examiner comment le contenu des dépositions, le dispositif de leur présentation et les scénographies à l’œuvre dans la trame textuelle font advenir la figure imposée du coupable sur la base d’un amas de faits et d’événements disparates.

 

III. Aveu et tensions mémorielles

Béatrice Fleury : Quand la presse française s'empare du passé de Günter Grass (2006-2007). Des dits de l'autre aux dits de soi (PDF)

  • L’analyse de la presse française commentant l’aveu de Günter Grass sur son passé dans la Waffen-SS donne à voir bien des surprises. Au choc succède un effort de contextualisation qui place la réflexion du côté de la mémoire, individuelle et collective. Ainsi les cadres de lecture du passé de Günter Grass s’ancrent-ils dans les liens qui se sont noués entre l’écrivain et une partie des intellectuels français.

 

Joanna Teklik : L’affaire Popieluszko ou l'histoire d'un aveu politique singulier (PDF)

  • En 2009 sort sur les écrans polonais un film sur le père Jerzy Popieluszko (Wieczyński, Popieluszko. La liberté est en nous) qui rappelle la figure du prêtre assassiné, devenu un des symboles de la résistance polonaise au régime soviétique. Enlevé et torturé, le père Popieluszko est assassiné le 19 octobre 1984 par trois membres des services de sécurité dépendant du ministère de l’Intérieur. « Vivant, il gênait, mort, il encombre », sa tombe devient bientôt un lieu de pèlerinage et l’opinion publique réclame sa canonisation immédiate. Face à une telle réaction, le pouvoir, embarrassé (et ceci, pour des raisons diverses), met en scène un procès, entièrement agencé, qui révèle d’un côté les dissensions au sein du Parti et d’un autre, la cohésion et la force de l’Église. Or, ce qu’il faut retenir, c’est le fait que le procès des assassins du père Popieluszko, conçu initialement pour démontrer le consensus national, tourne à la démonstration de son impossibilité radicale. L’aveu auquel on participe tout au long du procès n’est finalement qu’un aveu faussé, toujours « contrôlé » par les dirigeants en place, une sorte de fiction ayant pour but de protéger les vrais responsables. Inutile de rajouter que les assassins, condamnés et emprisonnés, ont bénéficié par la suite de remises de peine importantes. La sortie du film, les récentes publications, ainsi que la question de la future béatification du père Jerzy, font que l’affaire Popieluszko revient dans les pages des journaux et rappelle non seulement la figure du martyr polonais, mais aussi l’histoire du procès unique dans les annales des pays du bloc soviétique, et celle d’un aveu politique singulier.

 

 

Varias

Sabina Frontera : « Un espace de liberté ». Les internés militaires italiens à Wietzendorf (PDF)

  • Au lendemain du 8 septembre 1943, plus de 800 000 militaires italiens furent désarmés par les Allemands. On leur a demandé de choisir entre continuer la guerre au côté de l'Axe ou être faits prisonniers. La grande majorité choisit la détention en Allemagne. La naissance de la République Sociale (la République de Salò) fut compliquée politiquement par la présence des « prisonniers italiens » au sein du Reich et du fait, en accord avec Salò, de leur attribuer le statut d’internés militaires. Un bon choix pour le Reich qui parvint de cette façon à contourner les règles de la Convention de Genève de 1929 en évitant les contrôles des organisations internationales, y compris la Croix-Rouge. L’Oflag '83 de Wietzendorf fut un des camps d’internés militaires italiens (IMI) ; du point de vue structurel peu de choses le distinguait des autres Oflags et Stalags. Des baraques délabrées, surpeuplées et n’offrant que peu de protection contre les rigueurs hivernales, des installations sanitaires primitives, des soins de santé inexistants. Un camp « normal » dont l'originalité résidait dans l'expérience d’une résistance soutenue allant au-delà du rejet de la guerre, de l'univers des camps de concentration et des régimes qui les ont voulus et créés. À Wietzendorf s’est développée une profonde réflexion sur le passé, sur la période fasciste (Ventennio ou 20 ans) et son importance, et sur l'Italie que l'IMI a voulu construire au retour. Une lutte quotidienne pour conserver dans le camp un petit espace de liberté, apprendre à observer de manière critique la réalité concentrationnaire et l’idéologie qui les avait générés, et imaginer l'Italie de demain.

 

Izabela Kazejak : Between Assimilation and Emigration: Jews in Wroclaw from the Second World War to 1968 (PDF)

  • Cet article présente les résultats d'une recherche effectuée dans le cadre de la bourse Fritz-Stern obtenue à Wroclaw en 2006. Ceux-ci servirent à l'élaboration d'un Master des Arts qui fut défendu en 2007 à l'Université Europa de Frankfurt (Oder) (Allemagne) au sein du département des Études culturelles. L'objectif de cette recherche était d'analyser les facteurs qui ont mené, entre 1945 et 1968, à l'émigration de Juifs de Pologne et à leur assimilation dans la culture polonaise.

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Tous les numéros

  • N° 139 (10/2024) La Libération

     

    À l’occasion du 80anniversaire de la libération de la Belgique, notre dossier thématique est consacré à celle-ci.

    Sommaire et résumés

    N° 138 (04/2024) Les procès

     

    Ce dossier aborde les procès d'Istanbul et des médecins de Nuremberg. Il s'intéresse également à la poursuite des criminels de guerre en Belgique (1944-1951), et au système de justice microlocal des gacaca au Rwanda.

    Sommaire et résumés

    N° 137 (10/2023) Littérature de jeunesse face à la Shoah

     

    En France et en Belgique, les recherches sur la corrélation entre littérature de jeunesse et la Shoah sont rares, contrairement à l’attention phénoménale en Amérique (tout le monde connaît Maus d’Art Spiegelman) et dans d’autres pays anglophones. Pourtant, les livres pour enfants qui dépeignent la Shoah en mots et en images n’ont cessé de prendre de l’ampleur dans la France d’après-guerre et en Belgique. Alors que la critique et la recherche littéraires semblent encore balbutiantes, ce dossier montrera que l’analyse critique de ce corpus est d’une grande pertinence pour l’avenir.

    Sommaire et résumés

    N° 136 (04/2023) Les bourreaux

     

    Depuis toujours, le bourreau fascine autant qu’il effraie. Les auteurs de crimes de masse sont des individus qui exécutent, facilitent ou ordonnent l’anéantissement d’un groupe spécifique. Le numéro 100 de Témoigner, paru en septembre 2008, s’est jadis intéressé aux bourreaux nazis. Ce dossier propose une approche historique et criminologique des autres génocides du XXe siècle.

    Sommaire et résumés

    N° 135 (10/2022) La désobéissance

     

    Le présent dossier s’intéresse au concept de désobéissance en temps de guerre. Si le concept de désobéissance civile nous paraît familier en ces temps de contestations endémiques, il fut un temps où l’obéissance était la règle. Dans un contexte militaire, la désobéissance était fréquemment suivie de conséquences mortelles. Ce dossier se penche essentiellement sur trois faits issus de la Première Guerre mondiale et un de la Guerre d’Algérie (1954-1962).

    Sommaire et résumés

    N° 134 (04/2022) La mise à mort des « inutiles »

     

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi ne s’est pas seulement appliqué à détruire la « race » juive qu’il considérait comme dangereuse. Avant de mettre en œuvre la Solution finale, les nazis massacrèrent ceux qui ne correspondaient pas à leur idéologie raciale eugénique et qu’ils considéraient comme inférieurs. Dans ce dossier, nous nous intéresserons aux handicapés mentaux et physiques victimes systématiques de la folie pseudo-médicale nazie, tout au long du conflit mondial.

    Sommaire et résumés

    N° 133 (10/2021) 1918-1938 : La politisation de la musique en Europe

     

    Ce dossier s’intéresse à l’instrumentalisation de la musique par le monde politique dans l’entre-deux-guerres. Les cas sont nombreux et éclairent la façon dont la propagande politique s’est propagée dans la culture musicale européenne.

    Sommaire

    N° 132 (04/2021) L’AKTION REINHARDT et l’AKTION ERNTEFEST

     

    L’Aktion Reinhardt vit environ 1,8 million de Juifs polonais périr dans les chambres à gaz de Bełżec, de Sobibór, de Treblinka et de Majdanek entre mars 1942 et novembre 1943. Les Juifs qui « échappèrent » aux chambres à gaz furent fusillés à Majdanek, à Trawniki et à Poniatowa les 3 et 4 novembre 1943 durant l’Aktion Erntefest. Le dossier que nous proposons fait le bilan des recherches actuelles sur l’Aktion Reinhardt, fait historique qui a connu une recrudescence d’intérêt parmi les historiens de la Shoah depuis une quinzaine d’années, grâce, entre autres, aux avancées archéologiques sur les différents sites concernés. Un long chemin a été parcouru depuis le travail pionnier d’Yithzak Arad, Belzec, Sobibor, Treblinka: the Operation Reinhard Death Camps en 1987. Le dossier met en lumière différentes perspectives pour évoquer les recherches actuelles liées à la question. Ainsi seront abordés l’effacement des traces, les perspectives sociologiques des bourreaux, l’excavation des lieux d’extermination et aussi l’historiographie la plus récente.

    Sommaire et résumés

    N° 131 (10/2020) Historiographie de la Seconde Guerre mondiale en Extrême-Orient

     

    Pour beaucoup de gens, le 8 mai 1945 et la capitulation de l’Allemagne nazie est le chapitre final de la Seconde Guerre mondiale. Or, on oublie souvent que les mois entre mai et septembre 1945 furent décisifs pour le futur du monde, car dans le Pacifique les États-Unis et l’Empire du Japon continuèrent un combat acharné jusqu’à la capitulation sans conditions de ce dernier le 2 septembre 1945, date réelle de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Sommaire et résumés

    N° 130 (04/2020) Réception de la Shoah et mentalités dans les milieux juifs et chrétiens

     

    La réception de la Shoah est devenue, pour toute l’humanité, un lieu de questionnement et de prise de conscience. Ce dossier visera à établir et à évaluer les modalités et les enjeux de la transmission de la Shoah et à mesurer les mutations des identités et des mentalités qui en découlent. Quels ont été les regards catholiques sur le judaïsme avant et pendant la Shoah ? Quelles liturgies juives et quels rites interreligieux pour la commémoration de la Shoah en Israël et aux États-Unis ? L’évolution des mentalités dans le monde juif par rapport à la Shoah sera également exposée par l’analyse de la controverse dite de Bitburg, déclenchée par la visite du président américain, Ronald Reagan, au cimetière militaire allemand de Bitburg (RFA) en mai 1985. L’affaire du carmel d’Auschwitz (1985-1993) révèle enfin l’implication des Églises belge et française dans la résolution du conflit et constitue sans doute une étape-clé dans « l’enseignement de l’estime » de l’Église à l’égard des Juifs. Les réponses historiques qu’apporte ce dossier au questionnement sur la Shoah peuvent être déterminantes pour la survie du judaïsme et des relations entre le judaïsme et le christianisme.

    Sommaire et résumés

    N° 129 (10/2019) La reconnaissance des victimes

     

    Depuis quelques décennies, l’idée a fait son chemin que les victimes des crimes de masse méritent reconnaissance. Celle-ci est devenue une catégorie incontournable de notre culture mémorielle. Ce dossier entend faire le point sur cette question en parcourant le large spectre de mesures garantissant la reconnaissance, de la simple remémoration aux interventions ciblées de la justice, rappelant au passage l'importance croissante de la victime dans la justice pénale internationale. Il revient sur les aspects problématiques de la reconnaissance lorsque celle-ci engendre une concurrence des victimes.

    Sommaire et résumés

    N° 128 (04/2019) 25 ans après, comment se souvenir du génocide des Tutsis

     

    Kwibuka [Souviens-toi]. Avril 1994. Des images de corps mutilés sont projetées sur les écrans européens, elles proviennent du Rwanda. 25 ans après, nous nous souvenons.

    Sommaire et résumés

    N° 127 (10/2018) Perpétuation de la violence après 1918

     

    Il y a cent ans, la Première Guerre mondiale prend fin en novembre 1918. Après quatre années de carnage, la paix revient en Europe. Du moins, c’est alors l’impression des vainqueurs et, aujourd’hui également, celle des commémorateurs qui fêtent son centenaire. La réalité historique s’avère plus complexe. Jusqu’en 1923 au moins, la violence perdure sous forme de révolutions et de contrerévolutions, de guerres et de guerres civiles. Les esprits restent également sous l’emprise de la violence tant dans les milieux de gauche que de droite.
    Le dossier « La perpétuation de la violence après 1918 » se propose de cerner les contours de cette Europe si fortement marquée par la Grande Guerre, en évoquant la culture de la violence instaurée par celle-ci et qui, finalement, dégénéra dans la déflagration totale de la Seconde Guerre mondiale.

    Sommaire et résumés

    N° 126 (04/2018) Questions sur l'avenir du travail de mémoire

     

    Les 20 et 21 janvier 2017 le colloque Questions sur l’avenir du travail de mémoire s’est tenu à Esch-sur-Alzette, au Grand-Duché de Luxembourg. Les cinq articles de ce dossier tirés des actes du colloque tentent de répondre aux questions suivantes : Comment construire une mémoire critique de la Shoah, dénuée de mythes et de fragmentation nationale ? Comment anticiper l’absence de témoins directs ? À l’avenir, qui transmet quoi, et comment ?

    Sommaire et résumés

     
    N° 125 (10/2017) Persécution des homosexuel-le-s par les nazis

     

    La connaissance historique de la persécution nazie des homosexuel-le-s et de leur déportation a connu des avancées significatives ces dernières années du fait de la multiplication des recherches sur le sujet. Dans le cadre de ce dossier, la parole est donnée à des chercheuses et chercheurs reconnus ainsi qu’à de jeunes doctorants et docteurs. Les éclairages qu’ils apportent concernent aussi bien la question de la destinée singulière des femmes et des hommes homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, que la manière dont la mémoire des victimes homosexuelles du nazisme a évolué depuis la fin de cette guerre.

    Sommaire et résumés

    N° 124 (04/2017) Musique dans les camps

     

    La musique a fait partie intégrante de l’univers concentrationnaire, nazi et autre. Quel genre de musique était composée et exécutée, et quel en était le rôle exact dans les camps ? Facteur de survie et de résistance pour les détenus, une façon pour eux d’exprimer leur espérance et leur humanité – ou, au contraire, instrument d’oppression exploité par les bourreaux ? Quelle est la fonction de la musique dans le travail de mémoire suivant l’expérience de violence et de souffrance extrêmes ? Ce dossier propose de parcourir ces problématiques.

    Sommaire et résumés

    N° 123 (10/2016) Traduire le témoignage

     

    Présentation du dossier Traduire le témoignage : Quelle est la relation entre le témoignage, défini comme un récit plus ou moins ritualisé portant sur la violence politique et raconté à la première personne, et la traduction ? Et, parallèlement, quelle position le traducteur occupe-t-il par rapport au témoin ? Est-il possible, en tant que traducteur, d’être (ou de devenir) témoin ? Comment, quand et pourquoi traduit-on des témoignages ? À quelles stratégies linguistiques et discursives le traducteur recourt-il quand il se trouve confronté à un texte éthiquement délicat ? Quel rôle joue-t-il dans la transmission du savoir historique, des valeurs culturelles ou de la critique sociale véhiculés par le témoignage ? La traduction a-t-elle tendance à affaiblir ou, au contraire, renforcer la pertinence et l’impact du discours original ? Quelle est l’importance de la traduction dans des contextes littéraires, politiques et institutionnels ? Combien ces contextes spécifiques déterminent-ils la pratique de la traduction ? Dans quelle mesure les processus de transcription, d’édition, de traduction et d’archivage ont-ils un effet sur le texte source ? Et peut-on soutenir les strictes démarcations entre témoigner et traduire, entre témoignage documentaire et littéraire, entre l’original et sa traduction ? Voilà les questions qui seront abordées dans ce dossier.

    Sommaire et résumés

    N° 122 (04/2016) Révisionnisme et négationnisme

     

    Au sens strict, le négationnisme est la « doctrine niant la réalité du génocide des Juifs par les nazis, notamment l'existence des chambres à gaz. » (Larousse en ligne) ; par extension, le terme désigne la négation d'autres génocides et d'autres crimes contre l'humanité. La littérature sur le négationnisme est abondante. Il existe des études sur le sujet dans de nombreux pays ainsi que des biographies de négationnistes. Les stratégies argumentatives et rhétoriques des négationnistes ont été largement décryptées. Des sites internet démontent systématiquement leurs sophismes. Si les informations fiables sur le phénomène ne font pas défaut, il est cependant indispensable d'y revenir encore et toujours, et ce, pour plusieurs raisons.

    Sommaire et résumés

    N° 121 (10/2015) Violences radicales en scène

     

    Les violences extrêmes se montrent. Elles crèvent les écrans. Elles surfent d’un style et d’un support à l’autre : reportages d’actualité, documentaires, fictions, arts en tous genres. Pourtant le théâtre se distingue de cette curée, tout en revenant sans cesse sur le sujet. Autrement. Lié, dès ses origines, à la représentation de la cruauté et ayant « miraculeusement » échappé aux polémiques souvent stériles sur l’interdit ou non... de la représentation de la Shoah, c’est toujours avec la même jeunesse qu’il s’intéresse aux violences extrêmes et y entretient sans relâche l’articulation de l’éthique et de l’esthétique.

    Sommaire et résumés

    N° 120 (04/2015) Quel avenir pour la mémoire du génocide des Arméniens ?

     

    Le génocide perpétré en 1915 sur les Arméniens de Turquie suscite toujours de nombreux débats, controverses, déclarations de principe, prises de position et oppositions, négation. Pourtant, de plus en plus ouvertement, des liens se tissent, des passerelles sont établies et des échanges renforcés entre les communautés arménienne et turque. Une réconciliation est-elle possible ?

    Sommaire et résumés

    N° 119 (12/2014) Il y a 70 ans, Auschwitz. Retour sur Primo Levi

     

    27 janvier 1945. Il y a 70 ans les premiers soldats de l’Armée rouge pénétraient dans le camp d’Auschwitz marquant définitivement ce que l’on pourrait appeler sa « libération », bien qu’Auschwitz n’ait été, pas plus qu’aucun autre camp nazi, un objectif prioritaire pour aucune des forces alliées. Primo Levi faisait partie des quelques rescapés qui, échappant aux évacuations forcées, étaient restés cachés à Auschwitz. Juif, déporté, chimiste, témoin, écrivain, retour sur cette personnalité complexe, sur son ascension vers ce qu’il a appelé le « rescapé professionnel », sur son œuvre. Sur ce que les mots « résistance », « engagement » ont signifié pour lui.

    Sommaire et résumés

    N° 118 (09/2014) Dictature et terreur en Argentine, Chili et Uruguay

    Après les dictatures qui règnent sur l’Argentine, le Chili et l’Uruguay des années 1970 jusqu’en 1990, le processus de résolution démocratique de ces histoires de terreur semble nécessairement en passer par la construction de récits et, ce faisant, de mémoires qui reconfigurent le passé. Au cœur de ces processus propres à chacun des pays, s’impose la figure de la victime que viennent questionner les textes rassemblés par Claudia Feld, Luciana Messina et Nadia Tahir.

    Sommaire et résumés

    N° 117 (03/2014) Amis ? Ennemis ? Relations entre mémoires

    On a beaucoup parlé et écrit sur les mémoires de groupe et communautaires en limitant leur rapport et leur histoire à des conflits, des « guerres », des concurrences, des stratégies d’occultation ou de mise sous silence à tel point que ces termes sont devenus des lieux communs d’une sorte de doxa plus générale sur la mémoire collective et culturelle. Ce dossier propose une lecture critique de ces termes et de cette doxa en venant questionner l’émergence, la constitution et la mise en rapport de différentes mémoires exemplaires des grandes violences du XXe siècle. Il aborde les rapports que ces mémoires peuvent entretenir avec d’autres mémoires dont elles partagent, sinon le même événement, du moins des caractéristiques ou des préoccupations communes.

    Sommaire et résumés

    N° 116 (09/2013) Voyages mémoriels

    Doit-on craindre ce que l’on regroupe sous le terme de « tourisme mémoriel » ? Ou bien doit-on assumer cette réalité de notre époque ? Désormais, tout visiteur, en groupe ou solitaire, se trouve-t-il absorbé par la catégorie de « touriste » ? Ou bien cette catégorie est-elle une réduction intellectuelle bien éloignée de l’expérience que chacun poursuit durant sa visite ? Le problème apparaît sous un jour un peu différent quand on pense aux voyages organisés pour des mineurs encadrés par des adultes, généralement des enseignants. Ce dossier propose de donner les avis d’historiens et pédagogues qui ont l’expérience de tels voyages.

    Sommaire et résumés

    N° 115 (03/2013) L’Espagne en construction mémorielle

    Le dossier de ce numéro se donne pour objectif de fournir des points de repère pour mieux comprendre les identités et les relations plurielles qu’entretiennent les mémoires et leur représentation dans l’Espagne contemporaine. En effet, il est nécessaire, aujourd’hui, de porter un nouveau regard non seulement sur les mémoires stratifiées de la guerre civile, de l’exil et de la répression franquiste, mais aussi sur la réception d’autres mémoires telles que celle de la Shoah, et d’en proposer de nouvelles lectures. Il s’agit notamment de mettre en évidence les tensions parfois antagoniques, parfois productrices, entre les actions officielles, celles des associations et les initiatives artistiques.

    Sommaire et résumés

    N° 114 (12/2012) Sites mémoriels

    Comment se présentent aujourd’hui, aux yeux des visiteurs, les sites mémoriaux qui constituent la trace concrète de la mémoire et de l’histoire européennes du XXe siècle ? Les critères d’exposition et de conservation ont changé depuis au moins dix à quinze ans dans la plupart de ceux-ci, tout comme les progrès dans la recherche historique ont changé la façon de lire et de reconstruire les évènements du passé. Cela n’est pas seulement dû au fait que l’on soit passé d’une histoire écrite par des témoins à une histoire écrite par des historiens professionnels. Une nouvelle conscience s’est affirmée concernant les méthodes de transmission (pédagogie de la mémoire). Il a également été nécessaire de renforcer la recherche historique par les méthodes de recherche archéologique. On a déchiré le voile de l’idéologie alors que celui-ci avait souvent guidé ou recouvert les expositions permanentes et les critères de conservation et de visite. Peut-on dire dès lors qu’une nouvelle époque s’est ouverte dans la façon de transmettre la mémoire ? Celle-ci demeure, sous plusieurs aspects, un pari ouvert sur le présent et le futur.

    Sommaire, résumés et textes intégraux | Notes de lecture

    N° 113 (09/2012) Les tabous de l’histoire allemande

    Les périodes les plus douloureuses ou les plus ambiguës de l’histoire allemande du XXe siècle sont caractérisées par de nombreux tabous que la littérature, la photographie et le cinéma ont exprimés comme autant de « retours du refoulé ». Ces études sont, d’une part, centrées sur les problèmes de l’antisémitisme et, ce faisant, sur les rapports des sociétés germanophones à la Shoah. D’autre part, il est question de la confrontation aux violences subies telles que les bombardements, la fuite devant l’armée rouge et les expulsions, les viols massifs.

    Sommaire, résumés et textes intégraux | Notes de lecture

    N° 112 (06/2012) Les enfants de la Guerre d'Espagne

    Le dossier de ce numéro est consacré aux expériences et aux représentations culturelles de l’enfance pendant la guerre d’Espagne. Il s’agit d’aider à mieux comprendre ce conflit qui a déchiré une même population sur un même territoire en proposant une mise en regard du vécu des enfants espagnols – consigné sous diverses formes pendant ou après le conflit – et des représentations variées de ces mêmes enfants, en particulier celles émanant des adultes.

    Sommaire, résumés et textes intégraux | Notes de lecture

    N° 111 (12/2011) Art & propagande : jeux inter-dits

    L’apparition des médias a encouragé les institutions politiques (des partis politiques aux gouvernements) à promouvoir leur image pour emporter la conviction du public auquel elles s’adressaient. Les pouvoirs autoritaires ont trouvé dans cette ressource un moyen de consolider leur domination. Or, comment les artistes ont-ils pu prendre part à la propagande dont l’utilitarisme est à l’opposé des fins que l’on attribue généralement à l’art ? On-t-il dû mettre de côté leur vocation, ou l’ont-ils eux-mêmes détournée ?

    Sommaire, résumés et textes intégraux | Notes de lecture

    N° 110 (10/2011) Déplacements, déportations, exils

    Les déplacements de population sont utilisés par les États ou les groupes criminels pour isoler des populations qu’ils prennent pour cible ou qu’ils veulent s’aliéner. Perte de visibilité publique, privation des repères et des cadres sociaux sont alors des processus complémentaires à la négation des droits communs. Procédant ainsi, il est alors possible de faire subir à ces populations des contraintes (déterritorialisation, travail forcé…) ou des violences (famine, massacre, génocide…). Ces phénomènes, qui ont acquis une ampleur sans précédent après la guerre de 1914-1918, ne cessent de s’accroître à l’échelle du globe. Mais leur réalité se double aussi d’une dimension mémorielle. En effet, il y a une mémoire des déplacements qui s’exprime maintenant à travers la littérature, avec des expositions et dans des musées. Ce dossier traite de ce double aspect historique et mémoriel dont nous sommes les contemporains.

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    N° 109 (03/2011) Bande dessinée dans l'orbe des guerres et génocides du XXe s.

    Mise au service ou revenant sur les guerres et génocides du XXe siècle, la bande dessinée fut mêlée aux plus sombres évènements de notre Histoire.
    La première partie du dossier évoque le rôle joué (en France, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas) durant la Seconde Guerre mondiale par des éditeurs et auteurs de bandes dessinées qui se mirent au service de l'envahisseur ou qui, au contraire, lui résistèrent. En relevant les contributions de la bande dessinée aux efforts de guerre, c'est son potentiel même en tant que moyen d'action et de propagande qui est ici mis en exergue.
    La seconde partie du dossier concerne les possibilités d'évocation des auteurs de bandes dessinées lorsqu'ils reviennent sur les évènements. De la première à la Seconde Guerre mondiale, des génocides commis à l'encontre des Arméniens, des Juifs, des Cambodgiens ou des Tutsi aux massacres de Sabra et Chatila, la dimension créative dont fait preuve la bande dessinée en abordant ces sujets longtemps tenus pour inaccessibles atteste de ses capacités à opérer au-delà de la « simple » restitution des faits.

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    N° 108 (09/2010) Traitement de l'histoire dans les documentaires filmiques

    Ce dossier se propose d'analyser les contraintes qui pèsent sur l'écriture télévisuelle de l'histoire. Il privilégie l'étude des documentaires historiques produits pour/par la télévision, désormais canal de transmission dominant de l'histoire. Aux côtés d'historiens (Annette Becker, Laurent Veray, Isabelle Veyrat-Masson) dont les travaux traitent du rapport à l'image animée et de sa valeur cognitive, d'autres chercheurs et enseignants (Charles Heimberg, Fanny Lautissier, Matthias Steinle) ont été sollicités. Mais la parole a aussi été donnée à tous les acteurs de la production, des réalisateurs (Patricia Bodet, Serge Viallet), des producteurs (Jacques Kirsner) ou encore des documentalistes spécialisées dans la recherche d'archives filmiques (Anne Connan, Christine Loiseau). En raison des enjeux de mémoire et de la question du statut de vérité qu'elle soulève, La chaconne d'Auschwitz, documentaire réalisé par Michel Daëron, a été analysée du point de vue de l'historien-conseiller historique (Sonia Combe) commenté par le réalisateur et la monteuse, Eva Feigeles.

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    n° 107 (06/2010) L'Aveu

    Au cours de l’Histoire, l’aveu s’est déplacé de la sphère judiciaire (et/ou du christianisme) vers d’autres composantes sociales. Si bien qu’aujourd’hui, il se manifeste ou s’exprime en nombre d’occasions, ce dont attestent les contributeurs à ce dossier qui envisagent l’aveu dans ce qu’il a de structurant. En effet, qu’ils soient linguistes, spécialistes en études littéraires, historiens, chercheurs en sciences de l’information et de la communication, ces derniers montrent, à partir de l’analyse de textes – littéraires ou non –, de films – de fiction ou pas –, et/ou d’événements particuliers, que l’aveu témoigne du rapport qu’un groupe ou une personnalité entretient à son passé et à son avenir, en même temps qu’aux autres, c’est-à-dire à ceux qui en sont les destinataires. Mais, si plusieurs auteurs montrent comment l’aveu dit le vrai, d’autres montrent aussi qu’il peut s’en éloigner, ou faire accéder à une vérité autre que celle que son auditoire pourrait en attendre.

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    N° 106 (03/2010) Faux Témoins

    Dans les sciences humaines et sociales contemporaines, les travaux sur le témoignage et les témoins se sont multipliés. Revers de la médaille, les faux témoignages et les faux témoins sont plutôt délaissés ou laissés en pâture à leurs dénonciateurs. Pourtant, on peut prendre le phénomène au sérieux. Ce dossier le met ainsi « à l’épreuve » en répondant à une série de questions : si l’on est souvent « pris à témoin », quelles sont les configurations sociales et psychologiques faisant qu’on est « pris », plus ou moins longtemps, par la croyance en un faux témoignage ? Quel est le rôle des industries culturelles et médiatiques dans ce phénomène ? Comment penser les relations entre faux témoignage, témoin fictif et fiction ?

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    N° 105 (12/2009) Charlotte Delbo

    Pourquoi un dossier sur Charlotte Delbo ?
    Jusqu'à présent les études majeures sur Charlotte Delbo nous sont venues d'Angleterre et des États-Unis. En France, hormis un cercle restreint de fidèles et d'universitaires, on ne s'est pas intéressé à elle et pas plus à son œuvre. Aucun dossier de revue. Aucun recueil.
    Intellectuelle et femme de théâtre importante, Charlotte Delbo (1913-1985) s'est très tôt engagée du côté des communistes, sans pour autant adhérer au parti. Résistante, elle est arrêtée et déportée dans le convoi du 24 janvier 1943 pour Auschwitz où elle est internée avant d'être transférée à Ravensbrück. Son œuvre testimoniale, l'une des plus importantes sur la terreur concentrationnaire nazie, se prolonge par de nombreux textes, la plupart de théâtre, qui confirment son engagement contre toute forme d'oppression politique, de l'Algérie au Goulag, du Chili à la Grèce.

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    n° 104 (09/2009) L'Antifascisme revisité. Histoire, Idéologie, Mémoire

    À l’occasion du XXe anniversaire de la chute du Mur et de la disparition de la RDA, ce numéro revient sur l’antifascisme comme un des éléments essentiels à la fondation de cette « autre » Allemagne. Antifascisme « décrété », selon les uns, « mythe » selon les autres, ce dossier propose de réinterroger la notion en tenant compte aussi bien des réalités historiques que des manipulations idéologiques. Des recherches récentes, conduites à partir de fonds d’archives encore peu exploités, donnent une image plus nuancée de l’antifascisme en RDA, de ses aspirations, de ses limites et de sa mémoire. Il était important de ne pas en rester au cas allemand, afin de proposer des points de comparaison. Entrent ainsi en ligne de compte la perception de l’antifascisme en Italie et en France, l’histoire complexe de la résistance slovène en Autriche et les aléas d’une association internationale comme la FDIF. Le dossier croise des études historiographiques avec des analyses de documents biographiques, de figures héroïques, d’expositions, de monuments ou d’œuvres littéraires dans les perspectives des « cultural studies ».

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    n° 103 (06/2009) Crimes et génocides nazis à l'écran

    Ce dossier intitulé « Crimes et génocides nazis à l'écran » répond à plusieurs attentes. Il s'agit de faire le point sur une iconographie qui a amplement influencé les représentations de la seconde moitié du XXe siècle, faisant du motif concentrationnaire au cinéma, dans la photographie, dans l'art, un genre en soi. Les images des camps nazis, filmées à la fin de la guerre par les troupes alliées qui ont découvert les structures concentrationnaires, ont en effet joué un rôle écrasant dans l'imaginaire des années qui ont suivi. Pour certains, elles ont même fondé la modernité du cinéma. On en trouve des traces dans le film documentaire et le film romanesque, dans les films d'avant-garde et dans le cinéma populaire, dans toutes sortes de productions visuelles venues de tous horizons. On pourrait même considérer que le cinéma des quarante dernières années a impulsé plus qu'il ne l'a accompagnée l'institutionnalisation de la Shoah. Comment analyser cette insistante pénétration ?

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    N° 102 (03/2009) Criminels politiques en représentation. Arts, cinéma, théâtre...

    Les arts et la littérature ont toujours réservé une place importante aux crimes et aux grandes violences (martyres, massacres et champs de bataille), cette inclination n’a pas diminué aujourd’hui. Le théâtre a déjà, dans les années 1960, dénoncé les crimes nazis et leurs complices à travers la mise en scène des criminels eux-mêmes (L’Instruction de Peter Weiss, Le Vicaire de Rolf Hochhuth). Mais le nazisme n’est pas leur seul centre d’intérêt. Comme tout despote, Franco a eu son lot d’hagiographes et l’ambiguïté de personnages de la Phalange se retrouve jusqu'à récemment dans des romans mémoriels espagnols. À propos du Rwanda, commencent à paraître des récits qui s’attachent aux génocidaires. Sur les Khmers rouges, quelques films et bandes dessinées ont été réalisés. Ce dossier explore les différentes formes de présence des criminels politiques dans la littérature, le cinéma, le théâtre et les arts plastiques en Europe, en Afrique et en Asie. Il s’intéresse aussi à leur représentation médiatique, notamment en Argentine et en Afrique du Sud, posant la question : le bourreau est-il vraiment un témoin ?

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    N° 101 (12/2008) Quelle pédagogie, pour quelle(s) mémoire(s) ?

    Comment mettre à profit nos expériences aussi diverses que polyphoniques pour repenser aujourd’hui de façon novatrice l’ « éducation à la mémoire » ?
    La pédagogie est investie de la tâche de transmettre ce savoir particulier sur les violences extrêmes que l’on nomme désormais mémoire, terme générique et pourtant combien plurivoque. En vertu de quoi, elle se trouve régulièrement sommée d’apporter des réponses aux attentes qui traversent les sociétés modernes. Il s’agit notamment de satisfaire à la reconnaissance de mémoires qui ont depuis peu émergé et par lesquelles des communautés et des groupes sociaux cherchent à se faire identifier.
    Ce dossier porte l’interrogation sur la pédagogie de la complexité historique au regard de la pluralité des sensibilités communautaires et nationales. Il aborde la question de l’influence de l’actualité mémorielle et de la place qu'y tient la Shoah. De nombreux aspects méthodologiques y sont également abordés.

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    N° 100 (09/2008) Questions de « bourreaux »

    Aujourd’hui, les bourreaux montent plus souvent sur l’échafaud pour y être exécutés que pour y travailler.
    Le sens moderne de « bourreau » couvre un ensemble d’individus qui, des planificateurs aux exécuteurs, en passant par les nombreux intermédiaires, commettent des crimes collectifs qui marquent notre histoire. Les articles que rassemble ce dossier interrogent les bourreaux par leur légende, leur vie privée, leur Journal, leur institution et l’organisation qu’ils ont voulu mettre en place à l’intérieur des lieux où ils sévissent. Le sujet est vaste. Il ne risque pas de se périmer. Il est même d’actualité.

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