Fondation Auschwitz - Analyses et études de 2022
Analyses et études de 2022
2023ÉTUDE

La récente pandémie de Covid-19 s'est accompagnée d'un déferlement de récits parallèles qui ont inondé nos sociétés, fragilisant la parole publique, politique et scientifique. Au sein des mouvements opposés aux mesures sanitaires, on a vu se multiplier les références à la Seconde Guerre mondiale et à la Shoah, mais aussi des slogans et des discours ouvertement antisémites.



ANALYSES 


1946. Les Pays-Bas, chassés d'Indonésie par l'invasion japonaise veulent reprendre le contrôle de leur colonie. Dans ce roman graphique, Johan Knevel se porte volontaire, avec pour principale motivation de savoir ce qu'est devenue sa nourrice Ninih. Au cours de sa quête, il se retrouve malgré lui au cœur de la guerre d’indépendance indonésienne.



Josep est un film d’animation français, belge et espagnol dans lequel le dessinateur Aurel (Aurélien Froment) relate l’histoire du dessinateur de presse espagnol Josep Bartolí (Barcelone, 1910 – New York, 1995). De Barcelone à New York, de la guerre civile espagnole à son idylle avec Frida Kahlo au Mexique, Josep retrace l’histoire vraie d’un combattant antifranquiste et artiste d’exception.



Deux bandes dessinées sorties récemment (Bruxelles 43 et Le Faux Soir) sont consacrées à la Résistance belge, et plus particulièrement à l’évocation d’une de ses opérations restées les plus célèbres : la publication du « Faux Soir » en novembre 1943.



De juin 2021 à mars 2022, au Mémorial de la Shoah à Paris, la question du sort réservé aux homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie a fait, pour la première fois en France, l’objet d’une exposition à part entière. 



Plus de septante ans nous séparent de la libération du camp d’Auschwitz : la disparition progressive des derniers témoins directs remet à jour notre devoir de pérenniser les souvenirs de cette grande césure de l’Histoire. Aujourd’hui, quelle est la place des témoignages littéraires de rescapés des camps ? Afin qu’ils ne tombent pas dans un processus d’oubli, il est nécessaire de les réactualiser, car la lecture de tels récits permet de prendre la mesure de l’expérience individuelle des camps. Et quelle expérience pour une femme déportée ? Dans Aucun de nous ne reviendra, nous verrons que le style poétique de Charlotte Delbo immerge le lecteur dans la réalité concentrationnaire et lui fait voir plutôt qu’il ne lui raconte.



À l’époque des premières publications de témoignages concentrationnaires, les histoires des rescapés ont été perçues avec répugnance et incompréhension, ce qui a progressivement entraîné un refus catégorique d’entendre. Aujourd’hui, face l’ethnocide sévissant à quelques milliers de kilomètres d’ici, certaines réactions rappellent malheureusement les attitudes de l’après-guerre. C’est pourquoi la réactualisation de ces textes est toujours plus pressante : dans L’Univers concentrationnaire, David Rousset nous mettait déjà en garde que « tout est possible ». En naviguant entre réalité historique et imaginaire littéraire, il donne à voir sa réalité des camps et nous fait découvrir l’ampleur du système concentrationnaire.



Contrairement à beaucoup de rescapés des camps, Jean Améry n’a pas écrit Par-delà le crime et le châtiment dans le besoin de se décharger de son histoire, ou de témoigner au sujet d’Auschwitz. Il s’adresse à « [ceux] qui ne se sentent pas ou plus concernés par les méfaits à la fois les plus sinistres et les plus significatifs du Troisième Reich ». L’esprit ne se plaint pas& en silence de la vérité et nous donne à lire et à penser la violence radicale faite à l’homme dans toute sa profondeur, remettant ainsi à jour notre responsabilité de pérenniser les souvenirs (écrits) de la fracture historique du XXe siècle.



En juin 2021, paraissait aux éditions Fayard : Historiciser le mal : une édition critique de « Mein Kampf », fruit du travail minutieux et rigoureux d’une douzaine de chercheurs français et allemands, historiens ou germanistes spécialistes du national-socialisme. Florent Brayard, historien du nazisme et de la Shoah, directeur de recherche au CNRS, et Andreas Wirsching, directeur de l’Institut für Zeitgeschichte de Munich, ont dirigé cette édition critique d’un millier de pages. La traduction a, quant à elle, été confiée à Olivier Mannoni.



La spoliation d’œuvres d’art par les nazis débute dès 1933 en Allemagne avec la mainmise sur les collections privées des Juifs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les pillages se multiplient dans toute l’Europe. En France, dès septembre 1940, des collections appartenant à des personnes d’origine juive sont réquisitionnées, entreposées aux musées du Louvre et du Jeu de Paume, avant d’être expédiées en Allemagne. Emmanuelle Polack, historienne de l'art, spécialiste du marché de l’art sous l’Occupation et chargée par le Louvre d’établir la provenance des collections achetées par le musée entre 1933 et 1945, a accepté de répondre à nos questions.



Par suite de l’armistice franco-allemand conclu le 22 juin 1940, le sud de la France est placé sous les ordres du Gouvernement de Vichy présidé par le maréchal Pétain. La première loi portant sur le « Statut des Juifs » est édictée en France le 3 octobre 1940. Celle-ci ne s’applique pas qu’à la France métropolitaine, mais concerne aussi ses départements d’outre-mer, ses colonies et protectorats. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’Afrique du Nord française comptait environ 400 000 Juifs dispersés dans plus de 400 agglomérations. Nous nous intéresserons ici au sort des Juifs de l’Algérie coloniale où la législation antisémite mise en place par Vichy fut parfois appliquée de façon plus rigoriste que dans le reste de l’Afrique du Nord. 



Le 27 septembre 1940, l’administration militaire allemande publie une ordonnance en zone occupée imposant aux Juifs français et étrangers de se présenter entre le 3 et le 20 octobre auprès des Préfectures de l'arrondissement dans lequel ils résident pour se faire inscrire. À Paris, ce sont les commissariats de quartier qui recueillent les déclarations. Les renseignements ainsi obtenus sont centralisés par la police française. André Tulard, un fonctionnaire de police conçoit alors un fichier d’environ 600 000 fiches que les nazis vont exploiter tout d’abord pour préparer la première grande vague d’arrestations massives de Juifs étrangers en zone occupée.



Alois Brunner surnommé le bourreau de Drancy a figuré sur la liste des criminels de guerre établie par le tribunal de Nuremberg, mais est toujours passé entre les mailles du filet et a réussi à échapper à la justice. Il se serait finalement éteint à l’âge de 89 ans, en décembre 2001, enfermé dans le sous-sol sordide d’un immeuble de Damas.



En 1979, Claude Lanzmann interviewe Maurice Rossel, ex-délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui visita Theresienstadt en 1944 sans déceler ce qu’il s’y passait vraiment. Il en tire alors un film documentaire Un vivant qui passe qui sort dans les salles en 1997. Dans un face à face, Lanzmann confronte le témoignage de Rossel avec la réalité historique, archives à l’appui.



De nombreux films s’intéressant à la Shoah se sont succédé sur le petit et le grand écran au cours des années. Sa représentation est passée par plusieurs genres cinématographiques : le cinéma documentaire tributaire d’authenticité et le cinéma de fiction qui ne maintient pas de rapport direct avec la réalité. Faut-il exercer une censure afin de pouvoir représenter la Shoah à l’écran ou le réalisateur peut-il disposer d’une entière liberté pour pouvoir montrer l’immontrable ?



Dans Y a-t-il de bons dictateurs ? l’historien des mentalités Francesco Filippi s'attaque aux mythes qui entourent le fascisme, et qui tendent à nous le présenter sous un jour favorable. Il se propose de déconstruire une série de « légendes et mensonges » qui continuent à circuler sur cette période.



Tout comme les hommes, les femmes ont résisté activement, mais aussi de façon non violente à la présence de l’occupant. Que ce soit de manière individuelle ou collective, les femmes ont exprimé leur refus de la domination allemande et se sont engagées de manière pacifique pour défendre les valeurs antifascistes ou pour sauver des vies menacées par le régime nazi.



La Seconde Guerre mondiale en Belgique a produit des mémoires multiples et concurrentes. Si la mémoire résistante et patriotique a dans un premier temps monopolisé l’espace commémoratif, la figure du résistant a plutôt mal supporté l’épreuve du temps.



Professeur émérite en histoire contemporaine à l’université Paris-Nanterre, élève de Pierre Milza et de Renzo De Felice, Didier Musiedlak est l’un des spécialistes reconnus du fascisme italien. Cent ans après la marche sur Rome qui a permis l’accession de Mussolini au pouvoir, il se propose de revenir sur ces journées d’octobre 1922, d’évaluer leur réelle portée historique et de tenter de distinguer « la réalité originelle » du mythe tel qu’il s’est progressivement construit.



Presque totalement oublié en Europe de l’Ouest, le massacre des Juifs de Kharkiv (Kharkov à l’époque soviétique) pendant l’hiver 1941-1942 a récemment fait la une des journaux. La raison ? La destruction d’une partie du site mémoriel de Drobytsky Yar, dans la banlieue de la ville, par les troupes russes à la fin du mois de mars. Un site où près de 15 000 Juifs ont été tués pendant l’occupation de la ville par les nazis.



En Ukraine, la Shoah a commencé dès les premiers jours de l’opération Barbarossa et le déferlement des forces de l’Axe en Union soviétique durant l’été 1941. Des premiers massacres de masse, la mémoire collective a principalement retenu celui de Babi Yar. Mais la Shoah par balles n’a pas commencé dans la capitale ukrainienne. Des assassinats massifs et coordonnés ont déjà été perpétrés dès les premières semaines de l'invasion. Aujourd'hui, cette histoire est encore largement méconnue, occultée ou instrumentalisée.



Friedrich Flick (1883-1972) : un nom presque oublié hors des frontières de l’Allemagne. Ce capitaine d’industrie est pourtant l’un de ceux qui incarnent le plus totalement la complicité de la grande industrie allemande dans les crimes nazis. 



De part et d’autre de l’Atlantique, les débats se sont exacerbés autour de monuments liés à l’histoire coloniale ou de l’esclavage. À Vienne, c’est un tout autre passé qui resurgit depuis quelques années, un passé qui plonge dans les racines de l’antisémitisme et du populisme moderne, incarné dans la figure de Karl Lueger, bourgmestre de la ville de 1897 à 1910. Au cœur de la polémique : sa statue érigée en 1926, place Doktor-Karl-Lueger, à deux pas du centre-ville.



Il est rarement question de celles et ceux qui ont, activement ou passivement, contribué à gripper la machine de guerre nazie depuis les ateliers, les usines ou les mines. Les luttes sociales ne mériteraient-elles pas une plus grande place dans la mémoire collective de la Résistance ?



D’où vient la haine des Juifs ? D’où viennent les obsessions et les fantasmes à leur égard ? C’est à ces questions que l’historien Pascal Ory, professeur émérite d’Histoire contemporaine à la Sorbonne et membre de l’Académie française, a voulu répondre dans son essai De la haine du Juif.



Le Monument aux Résistants juifs a été intégré au Mémorial national aux Martyrs Juifs de Belgique près d'une décennie après l'inauguration de ce dernier. Lieu de mémoire, l'histoire de cet ensemble, installé au cœur de Cureghem, révèle et exprime bien davantage que la manifestation d’une communauté rappelant la mémoire de ses victimes et de ses héros.

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