Les médias font souvent échos de « radicalisation », « radicaux » ou « radicalisés » quand le terrorisme islamique est évoqué. Mais que recouvre exactement le terme « radical » ? S’agit-il d’un concept scientifiquement établi ou d’un nom vernaculaire adapté pour l’occasion ? Nous posons la question au criminologue Christophe Busch qui a travaillé de nombreuses années dans le milieu carcéral. Son interview forme le noyau de cette étude qui tente de clarifier cette notion nébuleuse.
À la fin des années 1930, les politiques raciales menées en Allemagne se durcissent considérablement. L’exode des Juifs prend un caractère massif et le flux de ces réfugiés divise la société belge. La question est omniprésente. L’analyse de la presse quotidienne de l’époque révèle des clivages et des rhétoriques qui présentent de nombreuses similitudes avec aujourd’hui.
F. S. a quitté le Tibet en 2002 et vit en Belgique depuis près de 15 ans. Il nous parle de son parcours de réfugié et de la politique d'acculturation forcée à laquelle son pays natal est soumis.
Qu’est-ce qui pousse des groupes humains à se réfugier dans l’ombre d’un leader ? Pourquoi certaines personnes acceptent-t-elles librement d’être dépossédées de leur libre arbitre ? Le désir d’autorité est-il un besoin ou une aliénation ?
Retour sur la bande dessinée Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB. Ce diptyque de Jacques Tardi raconte les tribulations pendant la Seconde Guerre mondiale de son père, René, d’abord membre d’équipage d’un tank, puis prisonnier de guerre numéro 16 402 du Stalag II B d’Hammerstein, en Poméranie orientale. C’est probablement l’œuvre la plus thérapeutique de Tardi, un artiste tourmenté par les conflits mondiaux et le rôle joué par l’homme ordinaire.
Nous sommes aujourd’hui littéralement submergés d’informations provenant des quatre coins du monde. Elles sont notamment relayées sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et Instagram, dont chaque individu membre est un « faiseur de nouvelles » potentiel. Mais le citoyen moyen a de plus en plus de mal à distinguer une vraie information d’une annonce commerciale ou d’une fausse nouvelle. À cela s’ajoute le fait que de plus en plus de monde s’informe le plus vite possible, souvent uniquement via les réseaux sociaux. Le problème des fake news est tel que la prestigieuse revue américaine Science y a consacré un article dans son édition du 9 mars 2018.
L’étude Millennial Dialogue montre une désaffection croissante des jeunes envers le monde politique. À une époque où les refrains sécuritaire et autoritaire ont de plus en plus d’écho, ce constat a de quoi inquiéter. Il est important d’apprendre à mieux connaître la jeune génération, ses canaux d’information, et de réfléchir aux moyens de mieux l’impliquer dans la chose publique.
Depuis que le Parlement espagnol a approuvé en août dernier le projet de déplacer les restes du dictateur Franco de la Valle de los Caïdos (la vallée de ceux qui sont tombés), ce lieu sinistre est au centre d’une forte polémique dans la péninsule ibérique, où le leader fasciste conserve encore beaucoup d’admirateurs. Ce déplacement sera-t-il le symbole d’un changement politique en Espagne ?
Jacques Roisin s’est rendu au Rwanda plusieurs années de suite afin de recueillir les témoignages de vingt Hutus qui ont sauvé des Tutsis lors du génocide de 1994. Il tente de comprendre les motivations qui ont poussé ces personnes courageuses à aider leurs voisins à échapper à une mort atroce, certaine et programmée.
« Un musée qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. » Voilà l’une des nombreuses réactions suscitées par la Maison de l’histoire européenne depuis son ouverture en mai 2017. Plusieurs visiteurs nous disent qu’ils s’attendaient à un discours de propagande européenne (le musée fait partie du Parlement européen, l’entrée est gratuite). Certains sont surpris de découvrir une histoire plus nuancée et plus critique. D’autres sont étonnés, parfois fâchés de nos choix. Il semble bien que le musée laisse peu de visiteurs indifférents.
Située à une cinquantaine de 50 km de Kigali, la prison de Rwamagana héberge plus de 10 000 prisonniers, dont près de 4 000 génocidaires. Mélanie Moréas s’y est rendue en espérant y trouver des réponses. Elle en est sortie avec davantage de questions.
Une rencontre avec Jacques Roisin, auteur du livre Dans la nuit la plus noire se cache l’humanité. Récits des Justes du Rwanda. Il nous parle du besoin qu’il a éprouvé d’aller à la rencontre de ceux qui, au cœur du déchaînement de violence du printemps 1994, ont risqué leur vie pour sauver celles des personnes traquées. Un travail important sur ces Justes, très peu évoqués par la communauté rwandaise et quasi absents de la littérature scientifique.
Le 19 avril 1943, la veille de la Pâque juive (Pessah), les troupes SS entrent dans le ghetto de Varsovie pour le liquider. Mais la population se soulève et écrit l’une des grandes pages de la résistance à l’oppression nazie. Chaque année, le 19 avril, des commémorations ont lieu à travers le monde, pour rendre hommage à ces combattants qui ont choisi leur mort : debout, les armes à la main.
En 1995, paraît Bruchstücke. Aus einer Kindheit, 1939-1948 (Fragments. Une enfance, 1939-1948). L'auteur Binjamin Wilkomirski relate dans ce livre ses souvenirs d'enfant juif en Pologne pendant la guerre et dans les camps. L'ouvrage suscite l'engouement du public, mais la véridicité du témoignage de Wilkomirski est rapidement mise en cause.
Nous évoquerons dans ce texte le faux témoin Enric Marco, un imposteur qui a bâti sa vie sur le mensonge. Le président, de 2003 à 2005, de l’association espagnole de déportés Amicale de Mauthausen et autres camps nazis, a relaté pendant toute sa vie sa captivité au camp de Flossenbürg, mais il n’y a jamais mis les pieds.
Les mouvements et partis politiques qui affichent des positions ouvertement liberticides et contraires aux valeurs démocratiques ne cessent de se multiplier. Cela nous force à réfléchir à la fragilité et aux limites de nos libertés. Jusqu’où peut-on être tolérant envers l’intolérance ? Peut-on brider la liberté d’expression au nom de sa sauvegarde ?
Nombreux sont les visiteurs qui tiennent à immortaliser leur visite en se faisant tirer le portrait in situ, avec parfois beaucoup de légèreté, devant un monument ou sur un lieu à haute portée symbolique qui impose pourtant un minimum de respect et de retenue.
L’obtention du Prix Nobel de la paix 2018 par Nadia Murad Basee Taha et Denis Mukwege est un moment fort dans la lutte contre les violences faites aux femmes de par le monde. Ce prix reconnait de fait la souffrance d'innombrables femmes qui, au cours de la dernière décennie, ont été victimes de violences sexuelles et constitue un geste fort pour renforcer le combat contre ces pratiques.
En Belgique et en France, alors que les autorités durcissent le ton sur la question migratoire, de vigoureux mouvements de solidarité envers les migrants se manifestent. De nouvelles dispositions légales, visant directement les personnes qui ouvrent leurs portes à ces migrants, ont été adoptées ou sont en cours d’élaboration. Elles posent de véritables questions de société.
Le sort des républicains espagnols, réfugiés en France à la fin des années 1930, puis déportés vers les camps de concentration du Reich est peu connu. Ils se sont vus voler leur patrie et leurs frontières. Ils ont été déchus de leur nationalité et réduits à l’esclavage. Ils portaient le triangle bleu réservé aux apatrides.
L’errance de l’Aquarius avec ses centaines de réfugiés à bord a ému l’opinion publique. Malgré la détresse des passagers, les différents gouvernements se sont montrés au mieux hésitants, au pire intransigeants, faisant fi des droits humanitaires les plus élémentaires. De nombreux observateurs ont fait le rapprochement avec le voyage tragique du paquebot Saint-Louis, chargé de réfugiés juifs fuyant l’Allemagne nazie au printemps 1939. En effet, entre hier et aujourd’hui, certaines analogies sont frappantes.
Enseignant au Collège du Sacré-Coeur de Ganshoren, Thierry De Win a adapté avec ses élèves de 6e année le témoignage d'Édith, une femme rwandaise qui doit sa vie au fait qu'elle était en Belgique en 1994. Ce travail a donné naissance à une pièce de théâtre présentée le 4 mai de cette année au CCLJ. Il raconte l'élaboration de ce projet et explique combien la démarche artistique peut contribuer à la transmission de l'histoire et de la mémoire.
Le cours d’histoire est souvent perçu comme un enjeu politique, constamment sollicité pour transmettre des mémoires diverses, parfois contradictoires. Il y a cependant consensus sur le fait qu'il est un élément important dans la formation de citoyens adultes, critiques et responsables. Les transformations qu'il s’apprête à connaître avec le Pacte d’excellence ne sont pas sans soulever certaines interrogations.
On assiste, depuis une vingtaine d’années, à une multiplication d’institutions muséales consacrées spécifiquement à la Shoah. Leur rôle se limite-t-il à conserver et à transmettre la mémoire du génocide ?
Le discours qu'Hitler prononce devant le Reichstag le 30 janvier 1939 est resté dans les mémoires celui où il prononce sa « prophétie » annonçant « l'anéantissement de la race juive en Europe ». Lorsque l'on se replonge dans la presse de l'époque, ce n'est pourtant pas ce passage d'une violence inouïe que ses contemporains relevèrent. Il en fut à peine question. Contre toute attente, ce discours fut globalement perçu comme rassurant.
Né au sein de l’élite anglaise au 19e siècle, le football s’est peu à peu imposé comme le principal sport de masse à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les enjeux qui le concernent dépassent amplement le cadre sportif, comme l’illustre la Coupe du monde qui se joue cette année en Russie. Si l’on se penche sur le passé, c’est probablement Mussolini, davantage que tout autre dirigeant de son époque, qui fut le premier à réaliser pleinement sa valeur en politique.
Robert Faurisson, principal porte-voix de la négation de la Shoah dans le monde francophone, est mort le 21 octobre 2018 à Vichy. Lorsque l'on se penche sur l'argumentaire de ceux qui ont participé à son retour médiatique dans les années 2000, ce ne sont pas « ses thèses » sur les chambres à gaz qui sont mises en avant, mais un complotisme poussé à son paroxysme.
En Belgique, il n'y a pas de cadre légal pour réprimer la parole négationniste à propos du génocide des Tutsis au Rwanda. La question est pourtant débattue depuis de longues années, mais sans résultat concret.
Comme beaucoup de Bruxellois, Josiane Mignolet a répondu présent à l'appel de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés. Mais son profil, pour le moins atypique, a donné à son hospitalité un écho considérable. Elle a 89 ans, vit seule, se déplace en fauteuil roulant et ses parents ont caché, au péril de leurs vies, des enfants juifs pendant la guerre. Ils ont par ailleurs été reconnus comme Justes parmi les Nation par Yad Vashem en 1999. Nous sommes revenus avec elle sur quelques pages de son passé.
La question migratoire, aussi clivante que complexe, nourrit aujourd’hui les pires populismes, sur fond d'arguments simplistes et d'effets d'annonce. C'est afin de déconstruire ceux-ci et d’élargir le champ des réflexions – sur base d'analyses et d' expériences multidisciplinaires – que la cellule Démocratie ou barbarie (Dob) et l'ASBL Mémoire d'Auschwitz se sont associées pour y consacrer une journée d’étude.
C’est lors de l’offensive de l’État islamique dans le nord de l’Irak durant l’été 2014 que le monde a découvert l’existence de la communauté kurdophone des Yézidis. L’émotion médiatique est aujourd’hui retombée, mais ce n’est pas pour autant que son calvaire a pris fin.
Ce documentaire de Lydia Chagoll présente la vie de Felix Nussbaum au rythme de ses œuvres vues comme jamais auparavant. Les motifs, signes et symboles qui les traversent, comme autant de jalons et de clés révélatrices d’un monde désespérant voué à l’anéantissement, aboutissent au dévoilement de la présence d’esprit et des qualités d’un artiste majeur du XXe siècle.
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