Fondation Auschwitz - Sommaire, résumés et textes intégraux du n° 108
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Dossier : Le traitement de l'histoire dans les documentaires filmiques

Coordonné par Sonia Combe, avec la collaboration d'Hélène Zylberait

 

Sonia Combe : Le traitement de l'histoire dans les documentaires filmiques (PDF)

 

Isabelle Veyrat-Masson : L'historien face au docufiction (PDF)

  • « C'est une attente du lecteur du texte historique que l'auteur lui propose un "récit vrai" et non une fiction. La question est ainsi posée de savoir si, comment, et jusqu'à quel point, ce pacte tacite de lecture peut être honoré par l'écriture de l'histoire » écrivait Paul Ricœur. On pourrait déplacer le débat sur les relations entre l’historien et ce nouveau genre télévisuel, le docufiction : « attente », « récit vrai », « fiction », « pacte tacite de lecture », « histoire »… Il faut évidemment compléter : attente… « du téléspectateur », fiction-« reconstitution » et ajouter les mots : télévision, images, impression de réalité, documents, mais aussi évoquer les genres : documentaires, fiction, archives, hybrides. Et enfin poser les questions qui tournent autour de l’invention d’un genre qui se propose de dire le vrai avec le langage du faux : quelle est la spécificité de l’histoire par rapport à la notion de vérité ? Comment définir le faux ? Comment l’historien réagit-il ? Quelle est la relation entre l’image et le réel ? Quels sont les risques de confusion ?
 

 

Sonia Combe : La Résistance ou le balancier de l'histoire (PDF)

  • « La Résistance », docu-fiction diffusé en prime time à l’automne 2008, semble avoir définitivement légitimé le genre. En atteste sa réception auprès de la presse, dont les critiques n’ont pratiquement pas porté sur la forme, et auprès du public puisque ce docu-fiction aurait, selon les estimations de l’audimat, devancé Jurassic Park de Spielberg programmé. Réalisé avec le concours de 10 historiens et sous le patronage de Simone Veil, ce travail était doublement accrédité, à la fois par un témoin doté d’un fort capital symbolique et par les savants. « La Résistance » avait un vrai sujet : sortir de l’oubli des gens qui n’ont pas été des héros, ni même des résistants, mais qui ont résisté, à leur manière, avec leurs moyens et à leur échelle. Mais à vouloir s’opposer à la « vulgate des années 1970 » issue du documentaire d’Ophüls Le chagrin et la pitié, ainsi que des travaux de l’historien américain Robert Paxton, une légende est née, celle d’une France qui aurait sauvé 250 000 Juifs. Pour bousculer de soi-disant idées reçues, exigence d’une télévision qui privilégierait le spectacle à la vérité historique ?

 

Fanny Lautissier : Sous les bombes, (re)construction du temps présent (PDF)

  • L’écriture télévisuelle de l’histoire se fait selon des procédés qui rendent perméables les frontières considérées comme ontologiques entre films dits « documentaires » et « de fiction » et entre productions réalisées pour la télévision et pour le cinéma. Cette porosité devient d'autant plus complexe lorsqu'on s'intéresse à la figuration de l'histoire du temps présent. Le film Sous les bombes (95’, 2007), deuxième long-métrage du réalisateur franco-libanais Philippe Aractingi, est un objet filmique qui brouille les pistes. Le contexte du film est celui de la guerre des 33 jours au Liban et la trame narrative suit les parcours d’une mère à la recherche de son fils disparu et d’un chauffeur de taxi originaire du Sud-Liban. En n’envisageant pas l’histoire uniquement à travers une approche référentielle et en interrogeant le rapport entre histoire individuelle et collective, le film de Philippe Aractingi procède à une tentative de reconstruction du temps présent.

 

Sonia Combe : Témoins et historiens à l'épreuve de l'écriture filmique. À propos de La Chaconne d'Auschwitz (PDF)

  • Ce documentaire retrace l’histoire de l’orchestre des femmes d’Auschwitz à travers le témoignage des douze survivantes retrouvées par le réalisateur. Des mémoires discordantes sur le fait d’avoir ou non joué pendant les sélections conduisent à reposer la question de la fonction de la musique dans les camps de concentration, mais aussi celle du conseiller historique : que doit-il faire en cas de confrontation avec des oppositions de mémoire ? Indépendamment du fait que chacune de ces femmes a pu vivre des expériences singulières, comment ne pas voir dans leurs souvenirs l’œuvre du temps, ce « bricolage » de la mémoire pour la rendre moins insupportable, moins douloureuse ? Et de quel droit prôner une vérité contre une autre ? Chaque femme avait la sienne qui reflétait sa mémoire subjective d’événements traumatiques, sa stratégie pour continuer à vivre « avec ». Le traitement filmique a tenté de respecter ce point de vue. Écrit par la conseillère historique, cet article est accompagné des commentaires souvent divergents du réalisateur, Michel Daëron, et de la monteuse de La Chaconne d’Auschwitz, Eva Feigeles.

 

Gianni Haver et Charles Heimberg : Quelques remarques critiques à propos du documentaire Apocalypse (PDF)

 

Entretien avec Jacques Kirsner, réalisateur et producteur (JEM productions) (PDF)

 

Entretien avec Michel Daëron, réalisateur (PDF)

 

Entretien avec Serge Viallet, réalisateur (PDF)

 

Eva Feigeles (PDF)

 

Mathias Steinle : Le passé du Troisième Reich dans le « Dokudrama » du présent allemand (PDF)

  • Suite à la chute du Mur l’histoire d’Allemagne a changé et avec elle le rapport à l’histoire, une histoire nationale marquée par la Seconde Guerre mondiale et Auschwitz. Dans le cadre d’une nouvelle culture de mémoire s’est imposé le « Dokudrama », une forme audiovisuelle de docufiction qui, dans le contexte d’événements, attire le grand public. Il s’agit de films produits aussi bien pour la télévision publique et privée que de films qui passent d’abord sur grand écran comme La chute (2004). Bien que le poids de l’histoire ne soit pas nié ni falsifié, ces films transmettent, par le biais d’une resémantisation de signes « clés » de la Shoah, l’image d’Allemands victimes des nazis. Cette tendance ne caractérise pas seulement les films sur la guerre et la destruction des Juifs, mais aussi sur l’après-guerre : l’Allemagne de l’Ouest se réconcilierait avec les fantômes du passé tandis que l’Allemagne communiste, la RDA, serait une forme de continuité avec le totalitarisme national-socialiste.

 

Entretien avec Annette Becker et Laurent Veray : Sans bruit ni fureur (PDF)

 

 

 

Varias

Jacques Aron : Interroger nos concepts. Holocauste, Shoah, génocide (PDF)

  • L’évènement doit être désigné pour être reconnu. L’évènement « Auschwitz », destruction d’un peuple par un autre, et pour la rédemption de cet autre, voire de l’humanité, est aujourd’hui perçu, dans sa monstruosité, comme une rupture majeure dans une perspective idéale de progrès vers une civilisation supérieure. Cela nous oblige – devrait nous obliger – à une interrogation aussi profonde sur tous ses ressorts historiques. Dans cette mesure, et pour autant que l’on accepte l’hypothèse qu’aucun évènement humain n’est inconcevable, même si son éventualité exclut la prémonition de ses formes futures, le nom accolé à l’évènement (Holocauste, Shoah, génocide, judéocide, etc.) n’est pas indifférent. Il oriente l’imagination et fait office d’écran sensible devant la recherche intellectuelle des concepts les plus appropriés à la connaissance. Et si la connaissance des mécanismes (factuels, rationnels et irrationnels) fait défaut, toute emprise collective sur l’histoire des hommes reste illusoire.

 

Béatrice Fleury : Témoigner d'une expérience traumatique socialement illégitime. Le cas d'un STO, ancien de la Neue Bremm (PDF)

  • À partir du mois de juin 1942 et jusqu’à la fin du conflit, plusieurs milliers de travailleurs français rejoignirent l’Allemagne, prolongeant un transfert qui avait commencé en 1940, celui des prisonniers de guerre. Leur mémoire n’est pas sans poser problème, étant confrontée à une histoire complexe. C’est de celle-ci dont il sera question ici, plus particulièrement celle de l’un d’entre eux – Henry Roland – qui, parce qu’il avait été rétif aux ordres reçus dans l’entreprise qui l’employait, a été transféré pour une durée d’un mois à la Neue Bremm, un camp de la Gestapo situé à la frontière franco-allemande, à proximité de Sarrebruck en Sarre. Il fait partie de ceux qui se sont mobilisés pour que soit reconnu aux ressortissants de cette catégorie le statut de déporté, dans un contexte où celui-ci leur était contesté, notamment par les associations œuvrant dans le champ de la résistance et de la déportation.

 

 

 

Librairie (PDF des notes de lecture)

  • Aster Misha, Sous la baguette du Reich. Le Philharmonique de Berlin et le national-socialisme, Paris, Héloïse d'Ormesson (Coll. « Aster »), 2010.
    Note de lecture par Maurice Jaquemyns
  • Maurice Olender, Race sans histoire, Paris, Points (Coll. « Points Essais », n° 620), 2009.
    Note de lecture par Maurice Jaquemyns

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