Ce projet a été prévu sous forme d’un ciné-club avec six séances de projection de films de fiction :
NAPOLA - ELITE FÜR DEN FÜHRER [Before the Fall] – Dennis Gansel (2004 / Allemagne / 117 min.)
1942. Les dons de boxeur d’un jeune Allemand lui ouvrent les portes de la Napola, l’école qui produit l’élite des troupes nazies. Il y voit l’occasion de quitter son emploi à l’usine, mais découvre bien vite les horreurs du code nazi...
Cette plongée dans les écoles d’élite du IIIe Reich glace le sang par son extrême violence psychologique et l’efficacité de sa réalisation. Un film coup-de-poing.
Avec : Max Riemelt, Tom Schilling, Michael Schenk, Justus von Dohnányi...
Bande-annonce officielle (en allemand sous-titré en anglais)
EL LABERINTO DEL FAUNO [Le labyrinthe de Pan] – Guillermo del Toro (2006 / Espagne-Mexique-États-Unis d'Amérique / 118 min.)
Quel rapport direct y a-t-il entre le monde des contes de fées et celui des histoires qui se chargent de montrer la cruauté humaine quotidienne ? Aucun. Les deux univers semblent radicalement différents, d'autant que les contes semblent destinés aux enfants et les histoires de cruauté réalistes aux adultes avertis. Certes, les contes peuvent évoquer la cruauté (les ogres par exemple), mais leur univers narratif n'est pas le même que celui des histoires réalistes.
C'est là le pari insensé de Guillermo del Toro dans Le Labyrinthe de Pan : réunir les deux univers dans un même film, pour un même public. Les deux univers sont mis en parallèle tout au long du film et se répondent sans cesse : il n'y a pas de césure entre les deux, grâce au montage, qui sait varier les passages de l'un à l'autre. Le lien qui assure ces passages presque « naturels », c'est évidemment le personnage de la petite fille, Ofelia, qui est à la jonction des deux univers : elle doit subir la tyrannie de son beau-père fasciste qui se bat contre les partisans lors de la guerre civile en Espagne, et elle est l'héroïne du conte.
Le Labyrinthe de Pan est un film qui réunit conte et réalité, pour méditer en quelque sorte sur ce désir de bien qui hante les êtres humains, désir contredit par les cruautés qui jalonnent l'histoire humaine.
Construit sur une sorte de dialogue du conte et de la réalité et sur la mise en parallèle des deux univers, Le Labyrinthe de Pan est un film bouleversant mais terrible, parce qu'il ne laisse guère d'illusions sur le bonheur humain.
Avec : Ivana Baquero, Doug Jones, Sergi López, Ariadna Gil, Maribel Verdú...
Bande-annonce officielle
IDI I SMOTRI [Requiem pour un massacre] – Elem Klimov (1985 / Union soviétique / 140 min.)
Un villageois biélorusse de quatorze ans pique une arme sur un soldat mort et se retrouve embrigadé par la résistance pour lutter contre les Nazis, en 1943. Il y perdra son innocence.
Requiem pour un massacre appartient à cette catégorie (pas si fréquente) des films qui vous empêchent de prononcer un mot une fois achevés. Quelque part entre Apocalypse Now et L’enfance d’Ivan - en deux fois mieux, ce film bouleversant et méconnu réalisé en 1985 ausculte la barbarie des hommes pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour que l’on ressente ce passage du paradis à l’enfer, de l’innocence à la monstruosité, le cinéaste Elem Klimov adopte le point de vue d’un enfant qui prend trente ans dans la tronche et donne ainsi l’impression de vivre les événements en même temps que lui. L’immense travail sur le son et la mise en scène contribue à accentuer une dimension subjective. Tout est perçu à travers le personnage, à l’exception d’une scène inoubliable où il retourne dans sa demeure natale avec une amie de passage (Glasha, incarnation de l’ange) et ne voit pas les membres de sa famille assassinés. C’est tout l’art de Klimov qui explose ici : dans sa capacité à travailler le hors champ en montrant l’innommable et en suggérant toujours le pire.
Le film, intégralement tourné en Steady Cam, est né du sentiment de culpabilité du réalisateur qui regrettait de ne pas avoir fait « son » film sur la guerre (enfant natif de Stalingrad, il a connu les bombardements, la traversée de la Volga, l’exode vers l’Oural avec sa famille). Depuis, il ne s’en est pas remis. Ayant foutu toutes ses tripes dans cet assemblement céleste et dérangeant de scènes viscérales, Klimov ne pouvait plus rien offrir au spectateur. Au-delà de la catharsis, il a pourtant signé un grand film de guerre (le meilleur jamais réalisé), sensoriel et âpre, mélancolique et déchirant. Un somptueux cauchemar où la puissance des regards et des cris suffit à remplir le film. A sublimer les principes de mise en scène qui le régissent. Le manquer constitue un crime de cinéphile.
(Romain Le Vern)
Il y a un avant et un après Requiem pour un massacre. Vous n’en reviendrez pas indemne, vivant, certes, mais ébranlé. Pour certains, c'est un des meilleurs films de guerre de l’histoire, qui part du paradis pour finir en enfer avec une maestria étourdissante.
Grand prix du festival de Moscou en juillet 1985.
Avec : Alexeï Kravtchenko, Olga Mironova, Liubomiras Laucevicius, Vladas Bagdonas, Victor Lorenz...
Bande-annonce
Le Tombeau des lucioles est un film d'animation japonais sorti en 1988 et considéré comme l'un des plus beaux jamais produit.
Ce film impressionnant du Studio Ghibli est une adaptation d'une nouvelle partiellement autobiographique La Tombe des Lucioles de Akiyuki Nosaka.
Seita et Setsuko sont frère et soeur pendant la Seconde Guerre mondiale au Japon. Durant l'été 1945, après la mort de leur père au cours d'une bataille navale et de leur mère tuée par un raid aérien, ils se réfugient chez leur tante qui leur fait vite comprendre qu’ils sont une gêne pour la famille.
Ils ne peuvent plus compter que l’un sur l'autre pour trouver un abri et de la nourriture. Ils se réfugient alors dans un abri désaffecté. Celui-ci est illuminé la nuit par des milliers de lucioles. Mais bientôt la nourriture commence cruellement à manquer...
Ce film bouleversant est absolument à découvrir. Un premier remake (en téléfilm) a été produit en 2005, réalisé par Tôya Satô et un deuxième en 2008 réalisé par Tarû Hyûgaji.
Bande-annonce
Le film est inspiré de faits réels, à peine évoqués dans les livres d'histoire, et raconte l'histoire de prisonniers de guerre allemands envoyés au Danemark après la Seconde Guerre mondiale pour déminer et éliminer plus de deux millions de mines que les Allemands ont placées dans le sable le long de la côte. On estime que plus de 2 000 soldats allemands ont été contraints de retirer les mines et que la moitié d'entre eux ont perdu la vie ou ont été démembrés.
Bande-annonce
Dans un pays africain non-nommé (probablement le Ghana si on se réfère aux plaques d'immatriculation), Agu est rattrapé par une guerre civile qu'il ne comprend pas. Devenu orphelin, il est happé par la guerre, qui le transforme en enfant soldat sous les ordres d'un charismatique et psychotique commandant d'une armée rebelle. Il s'agit de l'adaptation du roman du même nom (dont le titre est lui-même tiré d'un album de Fela Kuti) publié en 2005 par l'auteur nigérian Uzodinma Iweala. Il est présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise 2015 et dans divers festivals.
Bande-annonce officielle
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