Fondation Auschwitz - Expositions itinérantes
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Depuis 2015, à l'occasion du 70anniversaire de la libération des camps nazis, la Mémoire d'Auschwitz ASBL propose une exposition consacrée à la fin des camps nazis et au retour des survivants.

Il s’agit d’une exposition itinérante, se présentant sous la forme de 19 panneaux facilement transportables et présentables. Elle existe en deux versions, une francophone et une néerlandophone.

 

expo liberation collage fr 400

Description du contenu

Cette exposition décrit tout d'abord les conditions dans lesquelles les SS ont procédé à l’évacuation des camps (marches de la mort) suite à l'avancée des Alliés. Après avoir abordé les premières libérations de camps intervenues à l’Est (Majdanek, Auschwitz) et la découverte des meurtres de masse, plusieurs panneaux décrivent les circonstances dans lesquelles sont intervenues la libération et la découverte des camps à l'Ouest. Divers aspects de l'après-libération sont évoqués, comme la situation sanitaire dans les camps, la pédagogie de l'horreur, la convalescence en Scandinavie et les camps de personnes déplacées. Plusieurs panneaux sont consacrés à l'organisation du rapatriement et aux modalités de retour des déportés. L'exposition décrit l'accueil fait en Belgique aux survivants, en soulignant la différence entre déportés juifs et déportés politiques. Elle se termine par un panneau consacré aux questions liées à la reconnaissance et aux mémoires (juives et politiques).

Elle se présente comme un complément à l'exposition « Belgique 1914-1945. Parcours de témoins au cœur de la tourmente », mais peut également être considérée comme une exposition autonome. Elle fournit une vision belge des événements (échos dans la presse belge, rôle du Commissariat belge au rapatriement, statut du prisonnier politique en Belgique...).

Outre la dimension historique, elle donne la parole aux témoins au travers de passages retranscrits de leurs témoignages et la possibilité de consulter des extraits de témoignages audiovisuels en ligne par le biais de QR Codes insérés sur certains panneaux.
Les sept vidéos sont aussi disponibles dans la colonne de droite de cette page.

Le public visé est celui de la société civile et, notamment, des jeunes générations.

Pour la réserver ou tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Georges Boschloos :

Tél. : +32 (0)2 512 79 98 – Contact par Courriel



Nouveaux extraits de témoignages sur la libération des camps

En 2020, à l'occasion des 75 ans de la Libération des camps nazis, nous mettons en ligne de nouveaux extraits de témoignages de rescapés des camps (en bas, dans la colonne de droite).

Voici quelques informations sur ces libérations :

Camp de Nordhausen (témoignage de Xavier Delogne)

Il y a 75 ans, le 11 avril 1945, le camp de Nordhausen était libéré.

Camp satellite du complexe concentrationnaire de Dora, Nordhausen était constitué d'un ensemble de hangars et garages pour blindés. Le 3 avril 1945, le camp est bombardé par l'aviation américaine qui ignore que ces installations sont un camp de concentration. Le bombardement est terriblement meurtrier, car les déportés sont contraints par les SS de rester dans les bâtiments. Lorsque le camp est libéré par les troupes américaines, celles-ci découvrent près de 3 000 cadavres qui jonchent le sol.

Parmi les survivants, Xavier Delogne qui nous a confié son témoignage. Il évoque ces terribles moments qui ont précédé la libération du camp.


Camp de Buchenwald (témoignage d'Henri Kichka)

Il y a 75 ans, le 11 avril 1945, le camp de Buchenwald était libéré.

À la fin de la guerre, Buchenwald est l’un des plus grands camps de concentration établis par les nazis en Allemagne. Il est découvert par les troupes américaines en même temps que Nordhausen. En milieu de journée, le Comité international clandestin du camp qui rassemble les groupes de résistance prend le contrôle du camp en partie évacué par les SS. Quelques heures plus tard, les troupes américaines pénètrent dans le camp et libèrent 21 000 détenus.

Henri Kichka, qui a vécu les derniers jours du camp enfermé dans son baraquement sans nourriture et sans eau, nous raconte comment il a perçu cet évènement.


Camp de Bergen-Belsen (témoignage de Maria Mehler)

Il y a 75 ans, le 15 avril 1945, le camp de Bergen-Belsen était libéré.

Deux jours auparavant, les SS ont quitté les lieux après un accord passé avec les troupes britanniques. Lorsque celles-ci pénètrent dans le camp, elles découvrent d’immenses étendues de cadavres qui jonchent le sol et soixante mille survivants malades et affamés croupissant dans leurs baraques.
Avec la décomposition du Reich, des dizaines de milliers de déportés en provenance d’autres camps ont été acheminés vers Bergen-Belsen. La surpopulation, le manque de nourriture et d’infrastructures et surtout les épidémies ont fait de ce camp un véritable mouroir.
Des 50 000 victimes de Bergen-Belsen, 35 000 sont décédées entre janvier 1945 et la libération.

Évacuée de Silésie en janvier 1945, Maria Mehler a survécu aux marches de la mort et aux terribles conditions de vie de Bergen-Belsen. Elle nous raconte la libération du camp.


Camp de Sachsenhausen (témoignage de Katalin Lakatos)

Il y a 75 ans, le 22 avril 1945, les troupes soviétiques libéraient le camp de Sachsenhausen

Face à l’avancée des Alliés, l’évacuation générale du camp a lieu le 21 avril 1945. Restent sur place 3 000 malades et mourants ainsi que des détenus médecins et infirmiers pour veiller sur eux. Ils sont libérés le lendemain par un détachement de la 47e armée soviétique. Des 35 000 prisonniers qui ont été entraînés sur les routes la veille, un tiers périra d’épuisement ou sera abattu par les SS, tandis que les survivants seront libérés le 1er mai à 170 kilomètres de Sachsenhausen.
De son édification en 1936 jusqu’à la libération, on estime que 200 000 personnes ont été internées à Sachsenhausen. Des dizaines de milliers de déportés y ont péri de faim, de maladies, de mauvais traitements, du travail forcé, d’expérimentations médicales ou de massacres perpétrés par les SS.

Katalin Lakatos, affectée au commando de Berlin Schönholz, est rapatriée au camp de Sachsenhausen quelques jours avant l’évacuation générale. Elle nous raconte la libération du camp.


Camp de Wöbbelin (témoignage de Victor Malbecq)

Il y a 75 ans, le 2 mai 1945, Wöbbelin, camp annexe de Neuengamme, était libéré.

Le camp de Wöbbelin, initialement conçu pour interner des prisonniers de guerre américains et britanniques, ne fonctionne que les dix dernières semaines de la guerre. À la mi-avril 1945, il intègre de nombreux convois provenant de divers camps annexes de Neuengammme. Wöbbelin qui n’est pas équipé pour accueillir autant de détenus devient un véritable mouroir. Les déportés y sont abandonnés à eux-mêmes sans nourriture et dans des conditions d’hygiène effroyables. Le 1er mai 1945, face à l’avance des Alliés, les SS tentent encore de déplacer les prisonniers par train, mais la destruction des voies de chemin de fer et les bombardements les en empêchent. À Wöbelin comme dans la plupart des camps, la libération est un non-évènement militaire, les gardes SS ayant quitté le camp le 2 mai 1945 vers midi. Le même jour, dans l’après-midi, les soldats américains de la 82e division aéroportée découvrent Wöbbelin et ses centaines de détenus morts de faim et de maladies.

Pour évoquer cet épisode, nous vous proposons un extrait du témoignage de Victor Malbecq, ancien président de l’Amicale belge de Neuengamme. Arrêté au mois d’août 1944, Victor Malbecq est déporté au camp de Neuengamme avant d’être transféré trois jours plus tard au camp annexe de Shandelah. Le 15 avril, il est évacué à Wöbbelin d’où il est libéré deux semaines plus tard.


Baie de Lübeck (témoignage de Jules Triffet)

Il y a 75 ans, le 3 mai 1945, avait lieu la tragédie de la baie de Lübeck

Face à l’avancée des troupes britanniques, le camp de concentration de Neuengamme est évacué à partir du 20 avril 1945. Comme plus aucun camp n’est en mesure de recevoir ses déportés, ceux-ci sont transportés vers Lübeck, sur la mer Baltique. Là, les prisonniers sont embarqués sur deux cargos : le Thielbek et l’Athen. Un bateau de croisière, le Cap Arcona qui mouille dans la baie, prend également des détenus. Entre 9 000 et 10 000 déportés se trouvent à bord des trois bateaux.
Le 3 mai 1945, des avions britanniques croyant empêcher le repli de troupes allemandes par la mer Baltique bombardent les navires. Le Cap Arcona prend feu et chavire pendant l’attaque tandis que le Thielbek sombre rapidement. Les détenus n’ont que très peu de chance de se sauver ; plus de 7 000 d’entre eux périssent dans les flammes, se noient ou sont abattus en parvenant sur les plages. Seuls 450 déportés survivent. Parce que son capitaine a hissé le drapeau blanc, l’Athen, ancré à ce moment-là au port de Neustadt, échappe au bombardement. Deux mille déportés échappent ainsi à la mort.

Parmi les rescapés de l’Athen, Jules Triffet qui nous relate cet évènement tragique.


Camp de Mauthausen (témoignage de René Raindorf)

Il y a 75 ans, le 5 mai 1945, libération du camp de Mauthausen.

Situé en Autriche, près de Linz, le camp de Mauthausen compte parmi les plus terribles du système concentrationnaire nazi ; le taux de mortalité y est un des plus élevés. Toutes les activités du camp gravitent autour d’une carrière de granite et des constructions de tunnels dans les camps annexes de Gusen, Melk et Ebensee. Les déportés meurent d’épuisement au travail, mais aussi en raison des mauvais traitements, de la sous-alimentation, du froid et du manque de soins. Des milliers d’entre eux sont par ailleurs assassinés par fusillade, injection ou dans la chambre à gaz. À côté de la grande majorité des prisonniers soviétiques et polonais, Mauthausen enferme des résistants et des opposants de toutes nationalités.
À partir de l’automne 1944, des milliers de déportés, principalement des Juifs, venant des camps de l’Est sont évacués vers Mauthausen. À ce premier afflux de détenus s’ajoute, au printemps 1945, celui des prisonniers provenant des camps annexes de Mauthausen. La surpopulation, la faim et les maladies font des ravages. La moitié des 90 000 détenus morts à Mauthausen le sont au cours des quatre mois précédant la libération. Le 5 mai 1945, des unités de l’armée américaine entrent dans le camp de Mauthausen où elles font face à l’horreur. Plus de 10 000 corps jonchent le sol ; 3 000 prisonniers mourront au cours des semaines qui suivent la libération.

René Raindorf est arrivé à Mauthausen, en janvier 1945, en provenance d’Auschwitz. Il nous raconte comment il a vécu les mois qui ont précédé la libération du camp... qu’il n’a pas eu la force de célébrer.



Informations sur d'autres libérations de camps (sans extrait de témoignage) :


Camp de Flossenbürg

Il y a 75 ans, le 23 avril 1945, les troupes américaines libéraient le camp de Flossenbürg.

Situé au cœur d'une forêt dans le nord de la Bavière, près de la frontière tchèque, Flossenbürg est le quatrième camp de concentration ouvert par les nazis. Si les 1 500 premiers détenus arrivés en 1938 sont des « triangles verts » (délinquants et « asociaux »), les prisonniers politiques y deviendront cependant majoritaires. Le camp est sans cesse agrandi et dans la seconde moitié de la guerre, Flossenbürg reçoit, en plus des résistants polonais et des prisonniers de guerre soviétiques, un nombre croissant de résistants français, hollandais et belges (1 137 Belges ont été déportés à Flossenbürg). À l’automne 1944, avec l’évacuation des camps de l’Est, un grand nombre de convois convergent vers Flossenbürg si bien qu’en janvier 1945, le camp et son réseau de camps annexes comptent environ 40 000 détenus (dont 11 000 femmes).
La majorité des prisonniers travaillent dans les usines d’armement (Messerschmitt) ou dans les carrières. Un rythme de travail infernal, la sous-alimentation, le manque d'hygiène, les brutalités infligées par les SS et les maladies comme la dysenterie et le typhus provoquent la mort de plusieurs dizaines de milliers de prisonniers.
Devant l’avancée des troupes alliées, le camp est évacué le 20 avril 1945. 7 000 prisonniers meurent lors de cette marche forcée alors que les survivants sont libérés le 23 avril 1945 sur la route par une colonne blindée américaine. Le même jour, le camp est libéré par un régiment de la 90e division d’infanterie américaine qui y découvre environ 1 600 détenus malades et affaiblis dont 200 mourront dans les jours suivants.
Près de 97 000 prisonniers (dont 16 000 femmes) sont passés par Flossenbürg entre 1938 et 1945. Environ 30 000 y ont perdu la vie.


Camp de Dachau


Il y a 75 ans, le 29 avril 1945, le premier camp de concentration nazi, Dachau, était libéré.

Créé dès 1933, le camp de Dachau est destiné, à l'origine, aux prisonniers politiques allemands avant de devenir également un lieu d’internement pour les Roms (Tsiganes), les Témoins de Jéhovah, les homosexuels et enfin les Juifs à partir de 1938. Pendant la guerre, Dachau et ses nombreux camps satellites, érigés à proximité d’usines d’armement, constituent un réservoir de main-d’œuvre pour le Reich. Les travaux forcés, les mauvais traitements, le manque de nourriture et d'hygiène provoquent la mort de milliers de détenus. Les pseudo-expériences médicales auxquelles ils sont soumis causent également des centaines de décès.
En 1945, l’arrivée continue de prisonniers en provenance d’autres camps amène la surpopulation ; les conditions de vie des prisonniers se détériorent fortement et le typhus fait des ravages.
Lorsque les troupes américaines arrivent à Dachau, la défense du camp est réduite au minimum, seuls quelques combats sporadiques se déroulent avec les unités SS encore présentes. Sur la voie de chemin de fer qui jouxte le camp, les Alliés découvrent une trentaine de wagons de marchandises contenant les cadavres de 2 000 prisonniers venant de Buchenwald.


Camp de Ravensbrück

Il y a 75 ans, le 30 avril 1945, l’Armée rouge atteignait Ravensbrück, camp de concentration pour femmes.

Ouvert en mai 1939, Ravensbrück est le plus grand camp pour femmes du Reich. À partir d'avril 1941, des hommes y sont également détenus, mais dans un camp annexe. Le camp fournit une main-d'œuvre féminine aux exploitations agricoles et industrielles des environs. Une quarantaine de sous-camps dépendent de Ravensbrück dont beaucoup sont installés à côté de fabriques d’armes. Les détenues qui proviennent de tous les pays d'Europe occupée effectuent un travail harassant et subissent de nombreux sévices. Lorsqu’elles sont jugées inaptes au travail, elles sont abattues, tuées par injection létale, gazées ou utilisées comme cobayes pour des pseudo-expériences médicales.
Au mois de mars 1945, tandis que les SS commencent à transférer des détenues vers d’autres camps au centre de l’Allemagne, l’intervention de la Croix-Rouge suédoise permet la libération de 7 500 prisonnières. Le 27 avril, le camp est évacué et les derniers SS présents prennent la fuite le 29 avril. Lorsque les Soviétiques atteignent Ravensbrück le lendemain, il ne reste que 3 000 détenues dont beaucoup meurent dans les jours qui suivent.
Au total, plus de 120 000 femmes ont été incarcérées à Ravensbrück. On estime que 90 000 sont mortes d’épuisement, de faim, exécutées ou gazées. Plusieurs centaines d’enfants sont nés dans le camp et n’ont pas survécu pour la plupart.

 

 

8 mai 1945 – Victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe marquée par l'annonce de la capitulation de l'Allemagne

Il y a 75 ans, l'Allemagne nazie capitulait face à la victoire des Alliés, marquant ainsi la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe. Toutefois, pour les déportés – dont la plupart mettront encore des semaines à rentrer au pays –, la fin de la guerre ne signifie pas la fin de leurs souffrances. Après l’expérience de la déportation, retourner à une vie normale est une épreuve difficile. Les survivants garderont longtemps des séquelles de leur vécu concentrationnaire. Si l’opinion publique prend progressivement conscience de ce qu’a été leur sort dans les camps, l’attention est surtout focalisée sur les Résistants. Dachau ou Buchenwald deviennent les symboles de la déportation et la singularité des centres de mise à mort est occultée.

La découverte des camps nazis est un choc immense, mais son impact est de courte durée. Dans le contexte du retour à la normale qui caractérise les années d'après-guerre, les rescapés des camps vont refouler leurs souvenirs et, dès le début des années 1950, leur parole s’estompe. Ce constat est encore plus vrai pour les rescapés juifs. Au sortir de la guerre, ils sont pour la plupart démunis, isolés, sans travail et leur état physique et psychique est catastrophique. Leur priorité est de se reconstruire et de reprendre pied dans un monde auquel ils ont été brutalement arrachés.

Exposition Jean AmeryIl s’agit d’une exposition itinérante, se présentant sous la forme de vingt-huit panneaux facilement transportables et présentables.

Description du contenu

Ce juif autrichien du nom de Hans Mayer s’introduit par lui-même dans l’univers intellectuel viennois des années 1930 et, tout jeune, s’y fait connaître. Exposé aux persécutions antisémites et politiques, il s’exile. La Belgique l’accueille en 1938 et il s’installe à Anvers. Mais il est expulsé au moment de la guerre vers la France et rapidement interné aux camps de Saint-Cyprien et de Gurs, près de la frontière espagnole. Aussitôt : s’évader. Fuir. Arrestation. Fuir encore. Il parvient à revenir en Belgique et entre dans la résistance. Arrêté, il est torturé par la Gestapo au fort de Breendonk réquisitionné à cet usage. Déporté à Auschwitz, via la caserne Dossin (Malines), il survit et revient dans le monde des vivants. C’est à Bruxelles qu’il choisit à nouveau de s’installer, non en Autriche, son pays natal.

Avec le nouveau nom qu’il choisit, Jean Améry (anagramme de son patronyme) acquiert à la moitié des années 1960 une importante notoriété. Son oeuvre compte de nombreux essais et romans qui font date. À hauteur de Primo Levi, d’Elie Wiesel (Prix Nobel), d’Imre Kertész (Prix Nobel) pour qui il devient un modèle, Jean Améry sait tirer une réflexion à la fois philosophique et littéraire sur la terreur nazie, le génocide des Juifs et les violences du XXe siècle.

Il s’affirme comme référence incontournable pour penser les liens entre civilisation et barbarie au XXe siècle.

À chacun des croisements ou bifurcations de son existence, Jean Améry a toujours voulu choisir les voies qu’elle pouvait emprunter. Le 16 octobre 1978, il réalise le programme qu’il s’était fixé et se suicide à Salzbourg, en Autriche. Jean Améry ne se sera jamais laissé déposséder de son destin.


Co-commissaires : Irène Heidelberger-Leonard et Philippe Mesnard
Assistant historique : Johan Puttemans
Traductions : Wolfgang Kukulies et Carola Haehnel
Conception graphique : Yann Collin

 

Pour la réserver ou pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Georges Boschloos :
Tél. : +32 (0)2 512 79 98 – Fax : +32 (0)2 512 58 84 – Contact par Courriel

Visite virtuelle de l'expositionCette exposition sur Primo Levi met à disposition du public un fond iconographique et documentaire unique. Élaborée pour s’adresser à tous, Primo Levi. De la Survie à l’œuvre fait connaître un des grands témoins de notre temps, rescapé d’Auschwitz, en croisant son parcours biographique et l’œuvre qu’il nous a laissée.


Primo Levi est une figure majeure du témoignage sur le système et l’expérience concentrationnaires. Sa volonté de donner au savoir sur les camps une portée universelle caractérise son engagement et son action. Mais ne voir en lui qu’un témoin serait limiter son importance pour nous.

C’est un poète, un romancier, un nouvelliste, un dramaturge qui a adapté Si c’est un homme au théâtre, un homme de radio et de télévision, un essayiste. Il a été lauréat de nombreux prix et, peu avant sa mort, pressenti pour le Nobel. L’importance de son œuvre tient autant à la qualité de son écriture qu’à son inventivité et à la rigueur de sa réflexion.

Primo Levi est un véritable intellectuel qui sait s’engager sur des questions politiques et de société (le terrorisme des Brigades rouges, Israël, la pornographie, le négationnisme…). Il intervient dans des débats publics ou à travers les chroniques qu’il tient pendant vingt ans dans La Stampa, quotidien turinois de diffusion nationale.

levi_varchettaIl est évident que l’écrivain, le penseur et le témoin ne pourraient être présentés sans évoquer combien la chimie a constitué pour lui : un métier, comme il aimait à le dire, mais aussi une manière de voir et de se situer dans le monde. La chimie a été un des facteurs qui lui a permis de survivre à Auschwitz et, plus tard, de se maintenir à l’écart de milieux littéraires et éditoriaux auxquels il ne se sentait pas appartenir. La chimie renvoie également aux questions de la science et de la raison, questions centrales quand il s’agit de se dresser contre l’irrationalisme et l’obscurantisme. « Le sommeil de la raison ne peut qu’engendrer des monstres », disait-il lors d’une de ses nombreuses interviews.

Cette exposition ne donne pas à voir un ensemble clos et résolu. Elle maintient ouvertes des questions et leur débat tels que Levi lui-même les a entretenus. Elle a un souci pédagogique qui s’inscrit tout à fait à la suite du projet testimonial de Primo Levi. Elle se constitue de 31 panneaux associant textes et images facilement accrochables sur des grilles ou des fixations murales.

L'exposition a été présentée à Lyon au musée historique du CHRD (Centre d’histoire de la résistance et de la déportation) et, dans deux versions italiennes, au Museo diffuso de l’Istituto storico de Turin (la ville de Primo Levi) au musée de la Fondation ex-campo Fossoli de Carpi, à Ascoli, à Bergame. En 2007, une version française a été présentée à Bruxelles dans les locaux de la Communauté française de Belgique.

 

Pour la réserver ou pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Georges Boschloos :
Tél. : +32 (0)2 512 79 98 – Fax : +32 (0)2 512 58 84 – Contact par Courriel

collage exposition14-45Il s’agit d’une exposition itinérante, se présentant sous la forme de 43 panneaux facilement transportables et présentables. Elle existe en deux versions, une francophone et une néerlandophone.

L’exposition couvre la période de la Première Guerre mondiale jusqu’à la libération des camps et le retour des déportés entre 1944 et 1946. Une section finale, synthétique, porte sur la constitution de la mémoire des camps et du génocide des Juifs et ouvre une interrogation sur la transmission.

 

Description du contenu

A. Lecture historique et culturelle

  • 1914-1918 : un rappel de faits nécessaire pour la compréhension de la suite (exaction sur les populations, « brutalisation » des comportements, déportations, génocide des Arméniens, etc.). Le choix de ces faits : priorité aux populations civiles et à l’augmentation considérable des violences pendant et après la guerre.
  • Une lecture événementielle et politique aux niveaux européen (la montée des fascismes, Hitler et le NSDAP au pouvoir) et national (la situation en Belgique dans l’entre-deux-guerres : montée du nationalisme flamand, le rexisme).
  • Les mouvements de population consécutifs au bouleversement de la Première Guerre mondiale (éclatement de l’empire austro-hongrois) et l’institution des statuts de réfugiés et d’apatrides (rappel des politiques de contrôle et de répression des étrangers et des populations non sédentaires, comme les Roms [Tsiganes], depuis le XIXe siècle).
  • La mise en place du système concentrationnaire nazi à partir de 1933 (avec une vision rétrospective sur l’ouverture des premiers camps à la fin du XIXe siècle) instituant la répression politique (en parallèle, la terreur stalinienne).
  • La situation en Belgique pendant la guerre (répression, collaboration, déportation, résistances).
  • La politique de persécution et d’anéantissement du IIIe Reich avec les tueries et le fonctionnement des centres d’extermination implantés en Pologne.
  • L’idéologie nazie : l’eugénisme, l’opération T4 (extermination des handicapés), la sélection des races, la fascination pour la mort.

 

B. Lecture testimoniale

Parallèlement aux niveaux de lecture historique et culturelle, l’exposition est traversée sur toute sa longueur par un niveau de lecture testimoniale qui retrace des parcours de vie de personnes qui ont témoigné auprès de notre Fondation.

L’exposition fonctionne sur une constante mise en rapport de l’histoire, la mémoire et les représentations culturelles.

 

Le public visé est celui de la société civile et, notamment, des jeunes générations.

 

Maître d’œuvre : Mémoire d’Auschwitz ASBL
Commissaires : Philippe Mesnard et Sarah Timperman
Comité scientifique : Annette Becker (HAR, Nanterre Paris-Ouest et IUF), Alain Colignon (CEGES – Centre d’études et de documentation guerre et sociétés contemporaines, Bruxelles), Jean-François Forges (Historien, Lyon), Jean-Philippe Schreiber (ULB – Centre interdisciplinaire des religions et de la laïcité, Bruxelles), Ina Van Looy (CCLJ – Centre communautaire juif laïc), Laurence Van Ypersele (UCL – Louvain)
Graphisme : Yann Collin

 

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Exposition Victimes de l'imageVictimes de guerre, de catastrophes naturelles, d’épidémies… Les victimes civiles ont envahi depuis un demi-siècle notre quotidien. Nous les voyons dans les journaux, à la télévision, sur des affiches dans la rue, dans le métro. Elles sont devenues en quelque sorte banales, provoquant parfois l’effet inverse souhaité…

Ces images sont conçues pour nous émouvoir, pour nous faire réagir rapidement, l’espace de ces quelques secondes où notre regard se porte sur elles. Elles empruntent des codes et des stéréotypes déjà enregistrés dans notre mémoire culturelle pour représenter la violence radicale, la terreur, l’horreur, le Mal.

Mais ces images dont on sature maintenant notre champ visuel représentent-elles vraiment les victimes ? Un simple cliché surligné d’un slogan, comme toute publicité, ne masque-t-il pas une réalité différente ? Les moyens journalistique, publicitaire et/ou humanitaire ont-ils le pouvoir d’expliquer ces situations et ces événements extrêmement violents auxquels ils font référence ?

Cette exposition a pour but d’amener à réfléchir sur le pouvoir et le sens des représentations contemporaines. Ce qu’elles permettent de comprendre ou font voir sans nous faire comprendre, mais aussi ce qu’elles cachent ou leur échappent.

 

1. La fabrique des clichés

Aujourd’hui, les victimes civiles de violences collectives, qu’elles soient dues à des catastrophes naturelles, des épidémies, des guerres ou des génocides sont presque toutes rapidement présentées comme des victimes qu’il faut sauver et dont on devra se souvenir.

Cela paraît évident à tous de devoir les secourir au plus vite comme de ne pas laisser dans l’oubli ceux qui ont souffert d’injustices. On défend des valeurs morales, des actions d’assistance. On entretient les mémoires pour que ÇA ne se reproduise JAMAIS PLUS. On critique aussi les médias qui inondent nos écrans d’images souffrantes.

Mais s’est-on rendu compte que la représentation des victimes était aussi importante que la victime elle-même ?

Cette représentation se fait suivant des codes et avec des références qui, la plupart du temps, n’ont rien à voir avec la victime réelle dont il est question.

Reste à savoir quelles sont ces images qui se sont imprimées sur notre rétine.

Panneaux :

  • 1. Les camps
  • 2. Le portail d’Auschwitz
  • 3. Les corps faméliques
  • 4. L’innocence de l'enfant
  • 5. L’iconographie religieuse
  • 6. Invisibilité

 

2. La reprise des clichés

La représentation de la victime civile se généralise à partir des années 1970. Elle intègre alors la culture concentrationnaire. La situation commence à changer durant la guerre du Biafra (1968-1971) quand une véritable campagne de communication inonde les écrans de petits africains le ventre gonflé par la faim. Au même moment, les dénonciations politiques de la guerre du Viêt Nam, portées par les reportages des journalistes, retournent l’opinion publique contre les forces impérialistes.

Mais, en quelques années, l’argumentation spécifiquement politique des journalistes devient humanitaire. Alors, les corps des déportés que nous avons vus et revus deviennent un des standards aussi bien de la mémoire que de l’humanitaire.

Ils subissent pour cela comme des mutations exotiques et accompagnent d’autres standards construits notamment à partir de l’enfance malheureuse pour composer le grand paysage de la souffrance du monde.

« Sans image, pas d’indignation : le malheur ne frappe que les malheureux. La main de secours et des fraternités ne peut alors se tendre vers eux. L’ennemi essentiel des dictatures et des sous-développements reste la photographie et les sursauts qu’elle déclenche. Acceptons-la sans nous y résigner : c’est la loi du tapage. Servons-nous d’elle. » Bernard Kouchner, fondateur de Médecins sans frontières

Servons-nous d’elle ? – dit Bernard Kouchner. Doit-on vraiment se servir de l’image ? N’est-ce pas ce que faisait la propagande ? N’assiste-t-on pas à de nouvelles formes de propagande ?

Panneaux :

  • 1. L'humanitaire
  • 2. La femme
  • 3. Les lieux communs
  • 4. La publicité
  • 5. L’humanitaire… publicitaire !
  • 6. La presse
  • 7. Invisibilité

 

3. La critique des clichés

Dans les années 1990, Les humanitaires, photographes et journalistes commencent à critiquer cette mise en scène spectaculaire de la victime en danger. Ils s’interrogent : peut-on se passer d’images ? le public sait-il lire ? Ces remises en question aboutissent parfois à de nouveaux comportements, de nouvelles manières d’agir.

Panneaux :

  • 1. Les photographes
  • 2. Les artistes
  • 3. Les humanitaires

 

4. Conclusion

Pourquoi sommes-nous émus devant telle ou telle image ?

Parce que nous y reconnaissons une souffrance à laquelle notre éducation, au sens large, et notre culture – notre éducation culturelle – ont déjà donné une signification avant même que nous voyions telle ou telle image de souffrance. Parce que nous ne sommes pas indifférents aux victimes que l’on nous montre (comment ne pas l’être quand il s’agit de femmes et d’enfants : d’êtres vulnérables).

Mais ne nous trompons pas, l’émotion n’est pas négative en soi. Elle est même fondamentale pour l’équilibre de nos relations avec nos semblables, notre sociabilité, notre humanité. Elle est un vecteur qui nous permet de penser en nous rapprochant de ce à quoi l’on pense. Les problèmes commencent quand elle devient une finalité : se sentir déborder par les pleurs qui viennent, dans ce cas, obscurcir tout jugement. Ou bien lorsqu’elle tente de nous manipuler, moyen classique de la publicité.

 

Maître d’œuvre : La Fondation Auschwitz, Mémoire des signes et la Fédération Wallonie-Bruxelles

Commissaire : G. Aznar
Supervision : P. Mesnard

Cette exposition est une adaptation et une synthèse dans un but pédagogique de l’exposition originale « Prisonniers de l’image » (commissaire : Philippe Mesnard) présentée au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation (CHRD) de Lyon entre octobre 2005 et janvier 2006.

Pour la réserver et pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Georges Boschloos : 

Tél. : +32 (0)2 512 79 98 – Contact par Courriel

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