Les femmes ont joué un rôle important dans l’histoire de notre association. Nombreuses sont celles qui se sont investies dès leur retour de déportation dans l’Amicale de Silésie qui deviendra ultérieurement Amicale et Fondation Auschwitz.
Les étoiles de David taguées fin octobre 2023 sur les murs de Paris se sont avérées une opération de manipulation, vraisemblablement dans le but de cliver davantage nos sociétés, sur fond de conflit au Proche-Orient. Mais l’utilisation de l’antisémitisme à des fins d’intoxication politique n’est pas une première dans l’histoire. L’un des exemples les plus spectaculaires en la matière est la vague d’antisémitisme aussi soudaine que violente qui s’est abattue sur l’Occident pendant l’hiver 1959-1960.
Les Protocoles des Sages de Sion est l’un des textes les plus célèbre de la littérature conspirationniste. Même si les preuves qu’il s’agit d’un faux ont été apportées rapidement après sa publication, il compte toujours des adeptes aujourd’hui. Depuis, la croyance qu’il existe un complot juif mondial reste toujours bien ancrée et les « thèses » des Protocoles ne cessent d'être déclinées.
Retour sur quelques exemples emblématiques de propagande de guerre et leurs applications commerciales et politiques en temps de paix durant le 20e siècle.
ANALYSES
Le marxisme, une maladie génétique qu’il faut éradiquer ? Une énormité scientifique qui fut pourtant diffusée sous la dictature espagnole et qui servit notamment à justifier le vol de milliers d’enfants républicains.
Le cinéma russe contemporain s’illustre par une importante production de films de guerre à caractère très nationaliste. Les 28 de Panfilov (2016) qui retrace le sacrifice de soldats soviétiques devant Moscou en 1941 est un exemple significatif de cette production. La sortie du film a été suivie d’une longue polémique à propos de la véracité de l’épisode qu’il retrace, l’un des grands mythes de la Grande Guerre patriotique.
Le Kivu, province de l'est de la République démocratique du Congo, est ravagé depuis plus de vingt ans par les luttes incessantes, conséquences de la ruée vers le coltan, un minerai indispensable à la fabrication des smartphones et des ordinateurs portables. La bande dessinée Kivu, signée Christophe Simon et Jean Van Hamme, revient sur cette terrible réalité.
Les commémorations de la libération de la Belgique du joug nazi, commencées en septembre 2019 se prolongeront jusqu’en mai 2020. Après celles du centenaire de la Première Guerre mondiale pendant quatre années, le public ne frise-t-il pas une overdose commémorative ? La Seconde Guerre mondiale étant plus idéologique que la Première, la tâche semble plus ardue, car les blessures ne sont pas oubliées. La Question royale, la collaboration, l’extrême droite, sont des sujets qui n’ont pas fini de faire débat dans notre Belgique fédérale. Commémorer sereinement une guerre complexe qui a laissé tant de séquelles, est-ce possible ?
Retour sur les événements clefs d'une révolution roumaine qui n'a pas encore livré tous ses secrets.
Dans son film burlesque consacré au criminel de guerre Willi Herold, Robert Schwentke raconte une histoire controversée. Il confronte les Allemands, d’une façon particulièrement douloureuse, à une page noire de leur histoire.
Tous les mots ne se valent pas. Cette simple vérité prend un relief tout particulier lorsqu’il est question du génocide des Tutsis au Rwanda. Depuis son déclenchement jusqu’à aujourd’hui, les mots utilisés, intentionnellement ou par ignorance, ont souvent servi à corrompre la réalité.
Auschwitz incarne plus que tout autre lieu en Europe l’ensemble des crimes commis par l’Allemagne hitlérienne. Il est devenu, au fil des années, le lieu qui les cristallise. Alors que les derniers témoins disparaissent, sa fréquentation ne cesse d’augmenter, attirant aujourd’hui plus de deux millions de visiteurs par an. Le fait qu’il suscite tant d’intérêt est certainement positif, mais ouvre bien des interrogations.
L'association Ibuka-Mémoire et Justice perpétue la mémoire des victimes du génocide des Tutsis au Rwanda. La présidente d'Ibuka-Belgique, elle-même rescapée, Félicité Lyamukuru, revient ici sur le développement de la propagande raciste, depuis la fin des années 1950 jusqu'au déclenchement du génocide.
Alors que les commémorations des 75 ans de la Libération se multiplient, les lieux de mémoire liés à la Seconde Guerre mondiale reçoivent un éclairage particulièrement intense. C’est le cas du village d’Oradour-sur-Glane, témoin incontournable en France des crimes commis par la SS. Quiconque s’y est rendu le sait, on ne sort pas indemne de la visite des ruines du village.
À partir de janvier 1945, la plupart des survivants juifs polonais rentrent chez eux à Cracovie, Varsovie, Lublin, Lódz, Kielce ou dans d’autres villes et villages dépeuplés de leur population juive. Ceux qui ont réussi à échapper à l’entreprise d’extermination menée par les nazis sont à nouveau victimes de violences antisémites. Des lynchages et des actes de barbarie débutent...
L’histoire des Juifs qui fuient le Reich allemand après l’arrivée au pouvoir des nazis est un immense kaléidoscope de destins croisés, souvent brisés, de dizaines de milliers de familles parties sur les routes de l’exil. La plupart se réfugient dans les démocraties voisines, en Amérique – du Nord et du Sud – ou en Palestine. Quelques récits dramatiques de cette époque sont restés cristallisés dans les mémoires, comme celui du Saint-Louis et son millier de réfugiés chassé de port en port. D’autres, presque tombés dans l’oubli, méritent cependant d’être remémorés. L’histoire de ceux qui ont trouvé refuge en République dominicaine est peu connue.
Certains considèrent les membres des Judenrats (Conseils juifs) comme les collaborateurs des nazis prêts à tout pour survivre. D’autres pensent qu'ils ont fait ce qu’ils ont pu pour améliorer les conditions de vie des détenus ou pour les sauver. La plupart des membres de ces Conseils sont morts de mort violente ; Benjamin Murmelstein – dernier président du Judenrat de Theresienstadt –, lui, a survécu à la Shoah.
En 1997, un petit éditeur américain, Mt. Ivy Press, publie A Mémoire of the Holocaust Years. Dans cet ouvrage, Misha Defonseca relate son incroyable histoire, celle d’une petite fille juive âgée de huit ans durant la Seconde Guerre mondiale. En 1941, l’enfant part à la recherche de ses parents déportés à l’Est et parcourt 3 000 kilomètres. Elle est adoptée par une meute de loups... Le livre est présenté comme un récit autobiographique. En 2008, la vérité explose. Rien de tout cela n’est vrai, il s’agit d’une gigantesque supercherie.
Les Amnésiques, paru en 2017 aux éditions Flammarion, résulte de la découverte par l’auteure, Géraldine Schwarz, de l'acquisition à bas prix d’une entreprise juive de produits pétroliers par son grand-père paternel Karl Schwarz en août 1938. La génération des grands-parents de l’auteure est celle des Mitläufer (ceux qui « ont marché avec le courant »).
La problématique de la reconnaissance du génocide arménien est à l’origine de conflits perpétuels entre Ankara et la communauté internationale. La Turquie a son histoire officielle. Elle reconnaît des massacres, évoque une guerre civile ayant entraîné des morts dans les deux camps, mais conteste farouchement l’emploi du terme génocide. Résolue, la communauté arménienne milite pour obtenir une reconnaissance internationale du génocide perpétré à son encontre par le gouvernement jeunes-turcs.
En Belgique, Unia observe que le nombre d'incidents antisémites a pratiquement doublé en 2018, passant de 56 en 2017 à 101 en 2018. Ces chiffres s’inscrivent dans une courbe tendant légèrement à la hausse depuis 2008. Certains étalent ostensiblement leurs signes de sympathie avec le régime nazi, et ce en toute impunité.
Depuis quelques années, nous assistons à l’éclosion d’un nouveau phénomène : des centaines d’anonymes se photographient en exécutant le geste dit de la « quenelle » et postent ensuite ces photos sur la Toile. Geste antisystème pour certains, signe de ralliement antisémite pour d’autres, il a été popularisé par « l'humoriste » Dieudonné Mbala Mbala.
Lili Keller-Rosenberg a été déportée à l’âge de 11 ans, avec sa maman et ses deux petits frères, au camp de Ravensbrück et ensuite à Bergen-Belsen. Elle nous a confié son témoignage sur les horreurs de la vie concentrationnaire et l’importance que revêt pour elle l’acte de transmettre. C’est avec le développement des discours négationnistes qu’elle a redoublé d’énergie en ce sens, appelant à la vigilance et au refus de toute forme de discrimination. Elle reste infatigable, surtout auprès des jeunes, dans les collèges et lycées du Nord et des Hauts-de-France, consciente qu’elle est l’un des derniers témoins à pouvoir encore le faire.
Raphael Toledano, membre du conseil scientifique du Centre européen du résistant déporté – Musée du Struthof, conduit depuis quinze ans des recherches sur les dérives et crimes commis au nom de la médecine et de la science sous le national-socialisme. Il revient ici plus spécifiquement sur les crimes commis par August Hirt.
À Anderlecht, le quartier du « Triangle » vivait, il y a quelques années encore au rythme de sa communauté juive. Hors des circuits touristiques et bouillonnant de créativité, il demeure un lieu d’histoire, un musée sans cartel, un espace dont les mémoires restent vivaces. Albert Aniel est parti à la rencontre de ceux qui l’ont fait vivre et prospérer des décennies durant.
Des journalistes de la BBC ont récemment pu pénétrer dans l’un des camps d’internement de la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Leur reportage montre que la visite a été soigneusement mise en scène. Présenter à des étrangers des centres de détention entièrement édulcorés est une pratique qui ne date pas d’hier, signe que l’opinion internationale est importante, même pour les régimes les plus autoritaires. L’Allemagne nazie et l’Union soviétique de Staline ont usé et abusé du procédé. Certaines de leurs manipulations ont fait date dans l’histoire de la désinformation.
Près de 45 ans après la mort de Franco, les fantômes de la dictature sont toujours bien présents en Espagne. Rencontre avec des représentants de l’Association pour la récupération de la mémoire historique (ARMH) à l’université de Ponferrada (province de León).
Longtemps méconnu chez nous, le calvaire des Rohingyas semble sans fin. Il a commencé à ébranler la communauté internationale lors des pogroms qui se sont déroulés en juin 2012. Le monde assiste depuis lors à un implacable nettoyage ethnique qui plonge ses racines dans des décennies de ségrégation et de persécutions organisées depuis les plus hautes sphères de l’État birman.
L’historienne Stéphanie Courouble-Share a récemment obtenu le retrait d’une centaine de titres négationnistes du site Amazon France. Mais n’est-ce pas la partie la plus visible de l’iceberg ? Dans les faits, trouver un texte négationniste sur Internet ne nécessite que quelques « clics ». Nous nous y sommes essayés.
Chaque jour qui passe amène son lot de comparaison entre l’émergence du fascisme durant l’entre-deux-guerres et les mouvements nationalistes et xénophobes qui secouent l’Europe aujourd’hui. Ces parallèles sont-ils pertinents ?
« Le peuple », une notion abondamment utilisée, d’apparence anodine, mais qui se révèle particulièrement ambiguë, surtout lorsque quelqu’un affirme parler en son nom.
L’historien Gérard Noiriel vient de publier Le venin dans la plume (La Découverte, 2019) qui s’attache à montrer qu’une même rhétorique balaie les livres d’Éric Zemmour et ceux d’Édouard Drumont, le fondateur de l’antisémitisme moderne en France. Dans une démonstration construite et argumentée, il met en évidence que la matrice de leur histoire identitaire est similaire.
Rencontre avec un jeune damascène qui vit en Belgique depuis quelques années. Il nous parle de son expérience et de sa perception de la révolution syrienne, quand le Printemps arabe soufflait sur la Syrie.
Une exposition de l’œuvre dessinée de Stéphane Mandelbaum a été présentée cet été 2019 au Centre Pompidou à Paris puis au Musée Juif de Belgique à Bruxelles. Ce dernier a par ailleurs organisé une table ronde autour des deux questions suivantes : peut-on y voir le signe d’une reconnaissance en cours de son œuvre ? Et si oui, est-elle (et pour quelles raisons) toujours actuelle ?
Il y a un quart de siècle s’est déroulé le plus grand massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Entre le 11 et le 16 juillet 1995, plus de 8 000 civils musulmans de l’enclave de Srebrenica furent assassinés par les forces serbes de Bosnie du général Ratko Mladic. Vingt-cinq ans plus tard, les corps des victimes ont été pour la plupart retrouvés et reposent dans le cimetière-mémorial de Potocari ; les principaux criminels de guerre ont été jugés à La Haye, par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Cette étude revient sur le contexte historique qui a rendu possible ce déchaînement de violence et sur le long travail d'enquête qui a suivi. Elle s'interroge aussi sur leurs conséquences pour le devenir de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie et de leurs habitants.
Quelques mois avant son décès, Lydia Chagoll (1931-2020) nous a accordé ce long entretien, revenant sur les années de guerre, l’exode de sa famille de Bruxelles aux Indes néerlandaises, où elle fut détenue plus de trois années dans plusieurs camps japonais. Sa voix manquera assurément dans une Europe en proie à la résurgence de l’antisémitisme.
Sortie en novembre 2019, la série documentaire en cinq épisodes, Procès d’un bourreau (V.O. : The Devil Next Door) revient sur la traque d’Ivan (John) Demjanjuk et son procès fleuve, en Israël, au tournant des années 1980-1990.
L'épidémie de coronavirus en Biélorussie pourrait avoir des effets inattendus non seulement pour l'avenir du régime le plus autoritaire d'Europe, mais aussi pour les rapports Est-Ouest..
C’est aux abords de Fürstenberg, entouré de forêts et de lacs, qu’Himmler fait construire, en janvier 1939, le camp de concentration de Ravensbrück, le seul camp destiné à la détention des femmes. Nous commémorons cette année les 75 ans de sa libération, ces jours où les déportées d’hier ont dû se remettre dans la peau des vivants, rêver d'un monde nouveau, d'une société nouvelle.
La mémoire de la Shoah est très peu présente dans la conscience nationale roumaine et le travail de mémoire en Roumanie reste ardu. Il n’est certes pas favorisé par l’idéologie très nationaliste qui traverse toujours le pays. Le rapport de 2004, les mémoriaux érigés et la loi contre l’antisémitisme de 2018 sont indéniablement les jalons importants d’un travail de mémoire, mais les souffrances des victimes restent cependant souvent minimisées, voire oubliées.
Leli Sokolov, décédé en 2006, était l’un des tatoueurs d’Auschwitz. Il a confié son histoire durant trois années, à raison de deux ou trois rencontres par semaine, à Heather Morris qui l’a relatée dans Le Tatoueur d’Auschwitz, publié en janvier 2018 en anglais, puis en français en mai 2018.
Witold Pilecki, surnommé « le volontaire d’Auschwitz », est aujourd'hui considéré en Pologne comme l'un des plus grands héros de la guerre. Ses actions dans la Pologne occupée sont effectivement hors du commun. Il sera pourtant condamné à mort en 1948, lors d'une parodie de procès orchestrée par les communistes, avant d'être réhabilité dès le changement de régime au début des années 1990. La mémoire de son nom et de ses actes relève non seulement de l'histoire, mais conserve jusqu'à aujourd'hui une teneur très politique.
Un entretien avec l’historien et politologue Jacques Semelin autour de son dernier livre La Survie des Juifs en France 1940-1944. Celui-ci est l’aboutissement de ses recherches sur ce que Maxime Steinberg a nommé « le paradoxe français », à savoir le fait qu’en France, en dépit de la collaboration d’État menée par le régime de Vichy, « seuls » 25 % des Juifs ont été déportés entre 1942 et 1944, un taux nettement moindre qu’en Belgique ou au Pays-Bas.
Le cours de religion islamique et la nomination de ses professeurs interrogent sous un jour nouveau sur la « pilarisation » de l’enseignement, actée en 1959 avec le Pacte scolaire. Soixante ans plus tard, n’est-ce pas l’ensemble du cadre qui mérite une réflexion en profondeur ? Nombreux sont ceux qui en parlent, mais rares sont ceux qui veulent véritablement y toucher. On ne compte plus les appels à instaurer un cours commun à tous les élèves qui aborderait toutes les religions sous un prisme philosophique et historique.
Certains l’ont découvert après son premier roman graphique : Deuxième génération. Ce que je n’ai pas dit à mon père, publié chez Dargaud en 2012. Michel Kichka, dessinateur de presse, membre de Cartooning for Peace, auteur bédéiste, professeur à l’Académie Bezalel de Jérusalem, est également « passeur de mémoire » et donne de nombreuses conférences aux quatre coins du monde. Il a accepté de répondre à nos questions.
Le 18 mars devait avoir lieu la remise du doctorat honoris causa conjoint à Simon Gronowski et Koenraad Tinel par l’ULB et la VUB, afin d’honorer une « amitié exceptionnelle », « puissant symbole d'espoir, de bonheur et de paix. » En raison du confinement, la cérémonie a été reportée à une date qui reste encore à déterminer. Pourtant, dès son annonce, cette célébration a été violemment condamnée par plusieurs personnalités et associations. La raison de ce courroux ? Simon Gronowski est un rescapé de la Shoah alors que Koenraad Tinel a grandi dans une famille de collaborateurs. Les mettre sur un pied d’égalité, comme s’ils étaient l’un et l’autre tout autant victime, a été jugé inadmissible par certains.
En 2012, un parti politique néo-nazi fait son entrée au Parlement grec : Aube dorée. Le 14 octobre 2020, la cour pénale d’Athènes reconnaît son fondateur et dirigeant Nikolaos Michaloliakos coupable d’avoir dirigé et appartenu à une organisation criminelle.
L'actuelle crise sanitaire s’accompagne d’une inquiétante augmentation de propos complotistes, de commentaires nauséabonds racistes et antisémites, et les fake news se multiplient. La crainte du virus déchaîne les préjugés dans la « vraie vie » et sur les réseaux sociaux.
La préservation et la diffusion de la mémoire de la Shoah sont plus que jamais importantes dans le contexte actuel de méconnaissance et de négation. Et pourtant, certains réseaux sociaux continuent de diffuser des discours négationnistes.
Le monde a entamé, depuis la fin du mois de janvier 2020, les commémorations liées aux 75 ans de la libération des camps. Le 27 janvier 1945, les soldats de l’Armée rouge découvraient Auschwitz, tandis qu’entre le 4 avril et le 6 mai, les troupes anglo-américaines libéraient les camps se trouvant au centre de l’Allemagne. Entre ces deux moments, les déportés ont vécu ce que la plupart considèrent comme les mois les plus éprouvants de leur déportation. Leur retour fut également une épreuve et la réadaptation à la vie, longue et difficile. À l’heure où les derniers témoins disparaissent, revenons sur cette période à travers le récit de trois survivants : Maurice Pioro, Génia Goldgicht et Henri Kichka.
Tandis que la plupart des Belges vivent dans la joie de la libération depuis le mois de septembre 1944, de nombreuses familles sont toujours dans l’attente de nouvelles ou du retour d’un proche déporté. Durant les premiers mois de l’année 1945, le mot d'ordre est le rapatriement qui se déroule sous l'égide d'institutions nationales, comme le Commissariat belge au Rapatriement ou d'organisations internationales, comme l'UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration). À la libération des camps, les Alliés se trouvent face à une situation d’urgence sanitaire d’une ampleur inédite. Si les premiers retours commencent en avril 1945, certains déportés mettront des mois à regagner leur pays.
Le fascisme hier, l'extrême droite aujourd'hui, nourrissent leurs rhétoriques d'éléments divers (rejet des étrangers et des élites, crises économiques, sociales, etc.), mais se réfèrent aussi à des passés construits sur de grands mythes nationaux. Est-il pertinent de faire un lien entre l'absence de ces derniers dans l'imaginaire collectif au sud de la Belgique et l'incapacité d'une droite nationaliste et identitaire d'y peser électoralement ?
Qui se souvient encore aujourd’hui de la terreur engendrée par le typhus en Europe il y a quelques décennies ? En 1945, alors que le continent est progressivement libéré, l’une des craintes majeures est qu’une épidémie de grande ampleur frappe l’ensemble du continent. Elle n’aura pas lieu et la maladie tombera peu à peu dans l’oubli, éradiquée par les mesures d'hygiène, l'utilisation d'insecticides et le développement des antibiotiques.
L'importance du Congo belge durant la Seconde Guerre mondiale est peu évoquée. Lorsqu'elle l'est, c'est presque exclusivement pour rappeler que l'uranium utilisé dans la fabrication des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki provenait de ses gisements katangais. L'effort colossal demandé à la colonie durant la guerre est, quant à lui, largement tombé dans l'oubli.
Cette année, les commémorations du 8 mai ont été largement éclipsées par la pandémie qui frappe le monde. 75 ans après la capitulation de l'Allemagne nazie, le moment était pourtant doté d'une importante charge symbolique. Les grandes célébrations qui s'annonçaient à travers l'Europe ont été annulées ou limitées au strict minimum. Malgré leur absence, de nombreux éléments montrent combien cette date ne renvoie pas seulement à la fin du nazisme, mais cristallise des tensions très actuelles.
Le procès des médecins de Nuremberg (1946-47) et la mise au jour des expérimentations nazies sur des détenus de camps de concentration fut un moment de rupture pour l'éthique médicale. Les décennies qui ont suivi ont été marquées par la révélation de nombreuses dérives à travers le monde, mais aussi par l’émergence de codes, de réglementations et d'organismes de contrôle visant à instaurer une recherche plus respectueuse des êtres humains.
Les massacres massifs et systématiques de Juifs commis durant la guerre civile russe furent le produit d’un corpus idéologique où le mythe judéo-bolchevique tenait une place centrale. Largement ignorés à l’époque en Occident, toujours méconnus aujourd’hui, ils sont en revanche l’objet de conflits mémoriels dans l’est de l’Europe.
Le dernier livre de l'historien Johann Chapoutot, centré sur l’itinéraire du théoricien nazi Reinhard Höhn (1904-2000), se penche sur les conceptions managériales développées sous le IIIe Reich et sur l’influence qu’elles ont pu avoir sur le management moderne. Il suscite d'ores et déjà de vigoureux débats dans la communauté scientifique.
L'extrême droite se construit sur le rejet des valeurs universelles, démocratiques et humanistes, mais elle ne dédaigne pas le vocabulaire historiquement lié à celles-ci. L'actualité fourmille d'exemples de concepts et de mots déformés, dévoyés et récupérés à des fins politiques.
Apparu en 2017, dans les tréfonds du Web, le mouvement conspirationniste QAnon connaît depuis une croissance rapide qui ne cesse d'interpeller et d'inquiéter. Étroitement lié à la politique américaine et à la personnalité de Donald Trump, il a désormais traversé l'Atlantique et prospère au sein de groupes sociaux très divers qui partagent le rejet des élites politiques, médiatiques et scientifiques.
Malgré les nombreuses réticences qui s’expriment à l’égard de Wikipédia, l’encyclopédie en ligne est souvent la première, sinon la seule source d’information pour de nombreux internautes. Dans cette étude, nous avons tout d’abord tenté de déterminer si elle dispose des caractéristiques nécessaires pour devenir une source fiable concernant la Shoah. Nous nous sommes ensuite interrogés sur son potentiel comme outil éducatif, en nous référant essentiellement à un projet israélien initié en 2016.
Avec La Fabrique des salauds, paru en 2017 sous le titre original Das Kalte Blut, le réalisateur, scénariste et écrivain allemand Chris Kraus signe un monumental roman historique qui prend pour objet les crimes de masses du nazisme et leurs répercussions tout au long du vingtième siècle.
L'artiste Joachim Lambrechts a réalisé une fresque murale en hommage à la résistante Mala Zimetbaum dans le cadre d'un projet urbain à Borgerhout.
Dans Mr. Jones, la cinéaste polonaise Agniezska Holland exhume la figure de Gareth Jones, l'un des premiers à avoir révélé l'horreur de la grande famine en Ukraine (1932-1933).
La recherche historique sur la Shoah a fait des bonds de géant ces dernières années, mais elle continue de faire l’objet de détournements, de polémiques et de récupérations. Malgré une production scientifique qui trouve peu d’équivalent dans le monde, la connaissance de ce passé reste pourtant très superficielle au sein du grand public.
Nommé directeur général de Kazerne Dossin (Malines) en juin 2020, Tomas Baum nous fait part des projets en cours et à venir pour cet important mémorial, musée et centre de recherche sur la Shoah et les Droits humains.
L’exposition #FakeImages qui se déroule du 28 janvier au 7 décembre 2021 à la Kazerne Dossin est élaborée sur base de la collection d’images antisémites d’Arthur Langerman. Elle cherche à déconstruire des mécanismes omniprésents dans nos sociétés (stéréotypes, préjugés, racisme, etc.). Nous avons rencontré Laurence Schram, qui a codirigé la mise sur pied du projet.
Après trois années à la tête de la Kazerne Dossin, Christophe Busch a fondé, le 27 mai 2020, le Hannah Arendt Instituut voor diversiteit, stedelijkheid en burgerschap (Institut Hannah Arendt pour la diversité, l'urbanité et la citoyenneté) en collaboration avec la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et l’Université d’Anvers. Établi à Malines, ce nouvel institut entend stimuler le débat public et renforcer la société.
Dans son dernier livre, l’historien Taner Akçam apporte et analyse de nouvelles pièces décisives provenant des archives officielles ottomanes quant aux plans d’extermination de la population arménienne par le gouvernement jeune-turc. Un travail d’enquête rigoureux et salutaire en ces temps de recrudescence du négationnisme.
L’année 2020 a pleuré la perte de deux passeurs de mémoire : Paul Sobol et Henri Kichka. Tous deux ont fait la douloureuse expérience des camps de concentration, tous deux ont témoigné sans relâche, animés par la volonté d’entretenir la mémoire, de sensibiliser et de faire connaitre les erreurs du passé. Leur expérience d'après-guerre nous éclaire aussi sur la difficulté pour les étrangers et les apatrides d'obtenir le statut de prisonnier politique.
Le 28 mai 2021, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a annoncé dans un communiqué de presse que son pays reconnaissait officiellement avoir perpétré un génocide à l’encontre des Herero et des Nama dans le Sud-Ouest africain allemand ‑ actuelle Namibie ‑ pendant la période coloniale.
Dans le camp de Ravensbrück, elles étaient surnommées « Kaninchen » (« lapins »), traduction fragmentaire du mot allemand « Versuchskaninchen » (lapins de laboratoire). Ces femmes détenues ont été victimes d'opérations menées par des médecins nazis au mépris de toute déontologie médicale.
Le témoignage est un des outils essentiels de la recherche et de l’enseignement de la Shoah. À l’heure actuelle, les derniers rescapés tirent leur révérence. Comment entretenir la mémoire en l'absence de la parole vivante ?
Herero, Arméniens, Juifs, Tutsi… La nature humaine est parfois susceptible du pire comme en attestent les génocides et violences de masse. Si les témoignages des survivants nous permettent d’appréhender la souffrance des victimes, il en existe peu des bourreaux, rares sont ceux qui ont raconté leurs crimes. Certains ont cependant été contraints de le faire lors de procès. Le bourreau est-il un homme ordinaire, responsable de ses actes ou un monstre sanguinaire ? Les avis divergent et font toujours l’objet de discussions ou de controverses.
L'idéologie nationale-socialiste préconisait les « trois K » : Kinder, Küche, Kirche (enfants, cuisine, église), mais l’aide des femmes étant inévitable dans l'effort de guerre, certaines choisirent volontairement de servir le Troisième Reich et collaborèrent en faisant preuve parfois d’un fanatisme et d’une cruauté similaires à celle des hommes.
Laurent Joly est directeur de recherche au CNRS. Spécialiste de l’histoire de l’antisémitisme en France sous l’Occupation. Auteur de plusieurs ouvrages pour n’en citer que quelques-uns : Darquier de Pellepoix et l'antisémitisme français (Berg international, 2002) ; Vichy dans la « Solution finale » : Histoire du commissariat général aux Questions juives (1941-1944) (Grasset, 2006) ; L'Antisémitisme de bureau : Enquête au cœur de la préfecture de Police de Paris et du commissariat général aux Questions juives (1940-1944) (Grasset, 2011) ; Dénoncer les Juifs sous l'Occupation : Paris, 1940-1944 (CNRS, 2017) ; L’État contre les juifs : Vichy, les nazis et la persécution antisémite (Grasset, 2018).
Une vaste étude européenne initiée par l'Action and protection league (APL), effectuée par les sociétés de sondage Ipsos et Inspira, et publiée par l’European Jewish Association (EJA) visant à établir un panorama des attitudes antisémites a été lancée dans seize pays de l'Union européenne. Les conclusions de ce rapport sont alarmantes.
Né à Trieste le 26 août 1913, Boris Pahor est une figure majeure de la littérature slovène et, à 107 ans, doyen de la littérature mondiale. Pendant la Seconde Guerre, lorsque les nazis occupent la région, il rejoint les rangs de l’armée de libération yougoslave. Arrêté par la Gestapo en 1944, il est déporté en Alsace au camp de concentration de Natzwiller-Struthof, puis en Allemagne à Dachau et Bergen-Belsen. Une tragédie qui hante une grande partie de son œuvre littéraire.
En France comme en Belgique, le rôle joué par les femmes dans la résistance a longtemps été sous-estimé. Héroïnes discrètes à la Libération, les femmes n’ont pas cherché à obtenir le statut de résistante et leur action n’a pas été reconnue à sa juste valeur. Pourtant leur rôle a été décisif.
Malgré les importants progrès de la recherche historique au cours de ces dernières années, de nombreuses questions se posent encore autour du contexte où les nazis enclenchèrent la « Solution finale à question juive ». Le travail réalisé par les historiens pour reconstituer ce fil n’est pas uniquement une affaire de spécialistes. Il est nécessaire pour comprendre le nazisme dans sa globalité, mais aussi pour rendre impraticables les projets des « faussaires de l’histoire ».
Le destin de Vassili Grossman (1905-1964) est indissociable des grandes tragédies qui ont marqué l’histoire européenne : le nazisme, le stalinisme, la guerre, l’extermination des Juifs. Le Livre noir, travail pionnier sur la Shoah qu'il dirigea avec Ilya Ehrenbourg, fut censuré dans l'immédiate après-guerre. Une censure qui relève de réflexes institutionnels qui ne sont pas propres à la dictature stalinienne.
La Grande Guerre patriotique, déclenchée en juin 1941 avec l’invasion de l’Union soviétique par les armées nazies, reste aujourd’hui l’un des piliers de la mémoire historique en Russie. Les films dont elle constitue le cadre ont proliféré ces dernières années, avec d’inévitables ambiguïtés vis-à-vis de l’époque soviétique, des omissions vis-à-vis de la Shoah, mais aussi des références ou des allusions marquées à des questions politiques très contemporaines. Le film Résistance (en russe : « Битва за Севастополь », littéralement La bataille de Sébastopol), une coproduction russo-ukrainienne sortie en 2015, est révélateur d’un certain nombre de ces ambiguïtés.
Les 29 et 30 septembre 1941, peu après la prise de Kiev par l’armée allemande, 33 771 Juifs de la ville sont assassinés dans le ravin de Babi Yar par l’Einsatzkommando 4a commandé par Paul Blobel, avec l’aide de milices ukrainiennes. Ce massacre constitue un moment clé dans le processus d'extermination des Juifs d'Union soviétique, mais la perpétuation de sa mémoire est loin d’être une évidence, ni à l’Est ni à l’Ouest, ni hier ni aujourd’hui, notamment parce qu’il reste l’enjeu de règlements de compte très politiques.
Invoquer la légitime défense est une attitude classique chez les criminels. On retrouve ce principe également chez les auteurs de génocide, avec une prétention – cynique ou sincère – à faire corps contre une prétendue menace existentielle.
Gulbahar Haitiwaji vit en France depuis dix ans lorsqu’elle est conviée, en novembre 2016, à se rendre au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, pour y régler de soi-disant formalités administratives. Soupçonneuse, elle prend cependant un billet d'avion pour un séjour de quinze jours, qui durera presque trois ans. Prise au piège dans le système concentrationnaire chinois, elle va endurer la peur, les interrogatoires, la violence quotidienne et d'interminables séances de lavage de cerveau. Libérée, en août 2019, grâce aux pressions de sa famille et du Quai d’Orsay, elle vient de publier son récit, co-écrit avec la journaliste française Rozenn Morgat.
Les images satellites sont de plus en plus utilisées pour documenter des exactions là où les enquêtes sur le terrain s’avèrent difficiles, sinon impossibles. Elles ont joué un rôle clé pour prendre la mesure de la politique répressive menée par Pékin envers les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes au Xinjiang.
Après des décennies d’insistance de la part de la sphère académique, le pape François a enfin autorisé, en mars 2020, l'ouverture d'une partie des « Archives historiques de la Secrétairerie d’État du Vatican », donnant ainsi accès aux documents du pape Pie XII (1939-1958), dont le rôle durant la Seconde Guerre mondiale est si controversé. La volumineuse monographie Le Bureau. Les Juifs de Pie XII, de Johan Ickx, directeur des archives vaticanes, ne répond malheureusement pas à toutes les attentes.
75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Berlin se souvient. Et fait état, par des activités culturelles ciblées, de la fin du nazisme et de la libération de la ville par l’Armée rouge, mais aussi de l’Allemagne et de l’Europe occupée. Du 2 au 8 mai 2020, dates anniversaires de la reddition de la ville et de la victoire des Alliés, une série de manifestations ont eu lieu, composée d’une exposition virtuelle, de podcasts et d’une application de réalité augmentée pour tablettes et smartphones. Trois expressions mémorielles montrant les « dimensions historiques et actuelles du sujet en se basant sur divers lieux symboliques de Berlin. »
La récente pandémie de Covid-19 s'est accompagnée d'un déferlement de récits parallèles qui ont inondé nos sociétés, fragilisant la parole publique, politique et scientifique. Au sein des mouvements opposés aux mesures sanitaires, on a vu se multiplier les références à la Seconde Guerre mondiale et à la Shoah, mais aussi des slogans et des discours ouvertement antisémites.
1946. Les Pays-Bas, chassés d'Indonésie par l'invasion japonaise veulent reprendre le contrôle de leur colonie. Dans ce roman graphique, Johan Knevel se porte volontaire, avec pour principale motivation de savoir ce qu'est devenue sa nourrice Ninih. Au cours de sa quête, il se retrouve malgré lui au cœur de la guerre d’indépendance indonésienne.
Josep est un film d’animation français, belge et espagnol dans lequel le dessinateur Aurel (Aurélien Froment) relate l’histoire du dessinateur de presse espagnol Josep Bartolí (Barcelone, 1910 – New York, 1995). De Barcelone à New York, de la guerre civile espagnole à son idylle avec Frida Kahlo au Mexique, Josep retrace l’histoire vraie d’un combattant antifranquiste et artiste d’exception.
Deux bandes dessinées sorties récemment (Bruxelles 43 et Le Faux Soir) sont consacrées à la Résistance belge, et plus particulièrement à l’évocation d’une de ses opérations restées les plus célèbres : la publication du « Faux Soir » en novembre 1943.
De juin 2021 à mars 2022, au Mémorial de la Shoah à Paris, la question du sort réservé aux homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie a fait, pour la première fois en France, l’objet d’une exposition à part entière.
Plus de septante ans nous séparent de la libération du camp d’Auschwitz : la disparition progressive des derniers témoins directs remet à jour notre devoir de pérenniser les souvenirs de cette grande césure de l’Histoire. Aujourd’hui, quelle est la place des témoignages littéraires de rescapés des camps ? Afin qu’ils ne tombent pas dans un processus d’oubli, il est nécessaire de les réactualiser, car la lecture de tels récits permet de prendre la mesure de l’expérience individuelle des camps. Et quelle expérience pour une femme déportée ? Dans Aucun de nous ne reviendra, nous verrons que le style poétique de Charlotte Delbo immerge le lecteur dans la réalité concentrationnaire et lui fait voir plutôt qu’il ne lui raconte.
À l’époque des premières publications de témoignages concentrationnaires, les histoires des rescapés ont été perçues avec répugnance et incompréhension, ce qui a progressivement entraîné un refus catégorique d’entendre. Aujourd’hui, face l’ethnocide sévissant à quelques milliers de kilomètres d’ici, certaines réactions rappellent malheureusement les attitudes de l’après-guerre. C’est pourquoi la réactualisation de ces textes est toujours plus pressante : dans L’Univers concentrationnaire, David Rousset nous mettait déjà en garde que « tout est possible ». En naviguant entre réalité historique et imaginaire littéraire, il donne à voir sa réalité des camps et nous fait découvrir l’ampleur du système concentrationnaire.
Contrairement à beaucoup de rescapés des camps, Jean Améry n’a pas écrit Par-delà le crime et le châtiment dans le besoin de se décharger de son histoire, ou de témoigner au sujet d’Auschwitz. Il s’adresse à « [ceux] qui ne se sentent pas ou plus concernés par les méfaits à la fois les plus sinistres et les plus significatifs du Troisième Reich ». L’esprit ne se plaint pas& en silence de la vérité et nous donne à lire et à penser la violence radicale faite à l’homme dans toute sa profondeur, remettant ainsi à jour notre responsabilité de pérenniser les souvenirs (écrits) de la fracture historique du XXe siècle.
En juin 2021, paraissait aux éditions Fayard : Historiciser le mal : une édition critique de « Mein Kampf », fruit du travail minutieux et rigoureux d’une douzaine de chercheurs français et allemands, historiens ou germanistes spécialistes du national-socialisme. Florent Brayard, historien du nazisme et de la Shoah, directeur de recherche au CNRS, et Andreas Wirsching, directeur de l’Institut für Zeitgeschichte de Munich, ont dirigé cette édition critique d’un millier de pages. La traduction a, quant à elle, été confiée à Olivier Mannoni.
La spoliation d’œuvres d’art par les nazis débute dès 1933 en Allemagne avec la mainmise sur les collections privées des Juifs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les pillages se multiplient dans toute l’Europe. En France, dès septembre 1940, des collections appartenant à des personnes d’origine juive sont réquisitionnées, entreposées aux musées du Louvre et du Jeu de Paume, avant d’être expédiées en Allemagne. Emmanuelle Polack, historienne de l'art, spécialiste du marché de l’art sous l’Occupation et chargée par le Louvre d’établir la provenance des collections achetées par le musée entre 1933 et 1945, a accepté de répondre à nos questions.
Par suite de l’armistice franco-allemand conclu le 22 juin 1940, le sud de la France est placé sous les ordres du Gouvernement de Vichy présidé par le maréchal Pétain. La première loi portant sur le « Statut des Juifs » est édictée en France le 3 octobre 1940. Celle-ci ne s’applique pas qu’à la France métropolitaine, mais concerne aussi ses départements d’outre-mer, ses colonies et protectorats. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’Afrique du Nord française comptait environ 400 000 Juifs dispersés dans plus de 400 agglomérations. Nous nous intéresserons ici au sort des Juifs de l’Algérie coloniale où la législation antisémite mise en place par Vichy fut parfois appliquée de façon plus rigoriste que dans le reste de l’Afrique du Nord.
Le 27 septembre 1940, l’administration militaire allemande publie une ordonnance en zone occupée imposant aux Juifs français et étrangers de se présenter entre le 3 et le 20 octobre auprès des Préfectures de l'arrondissement dans lequel ils résident pour se faire inscrire. À Paris, ce sont les commissariats de quartier qui recueillent les déclarations. Les renseignements ainsi obtenus sont centralisés par la police française. André Tulard, un fonctionnaire de police conçoit alors un fichier d’environ 600 000 fiches que les nazis vont exploiter tout d’abord pour préparer la première grande vague d’arrestations massives de Juifs étrangers en zone occupée.
Alois Brunner surnommé le bourreau de Drancy a figuré sur la liste des criminels de guerre établie par le tribunal de Nuremberg, mais est toujours passé entre les mailles du filet et a réussi à échapper à la justice. Il se serait finalement éteint à l’âge de 89 ans, en décembre 2001, enfermé dans le sous-sol sordide d’un immeuble de Damas.
En 1979, Claude Lanzmann interviewe Maurice Rossel, ex-délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui visita Theresienstadt en 1944 sans déceler ce qu’il s’y passait vraiment. Il en tire alors un film documentaire Un vivant qui passe qui sort dans les salles en 1997. Dans un face à face, Lanzmann confronte le témoignage de Rossel avec la réalité historique, archives à l’appui.
De nombreux films s’intéressant à la Shoah se sont succédé sur le petit et le grand écran au cours des années. Sa représentation est passée par plusieurs genres cinématographiques : le cinéma documentaire tributaire d’authenticité et le cinéma de fiction qui ne maintient pas de rapport direct avec la réalité. Faut-il exercer une censure afin de pouvoir représenter la Shoah à l’écran ou le réalisateur peut-il disposer d’une entière liberté pour pouvoir montrer l’immontrable ?
Dans Y a-t-il de bons dictateurs ? l’historien des mentalités Francesco Filippi s'attaque aux mythes qui entourent le fascisme, et qui tendent à nous le présenter sous un jour favorable. Il se propose de déconstruire une série de « légendes et mensonges » qui continuent à circuler sur cette période.
Tout comme les hommes, les femmes ont résisté activement, mais aussi de façon non violente à la présence de l’occupant. Que ce soit de manière individuelle ou collective, les femmes ont exprimé leur refus de la domination allemande et se sont engagées de manière pacifique pour défendre les valeurs antifascistes ou pour sauver des vies menacées par le régime nazi.
La Seconde Guerre mondiale en Belgique a produit des mémoires multiples et concurrentes. Si la mémoire résistante et patriotique a dans un premier temps monopolisé l’espace commémoratif, la figure du résistant a plutôt mal supporté l’épreuve du temps.
Professeur émérite en histoire contemporaine à l’université Paris-Nanterre, élève de Pierre Milza et de Renzo De Felice, Didier Musiedlak est l’un des spécialistes reconnus du fascisme italien. Cent ans après la marche sur Rome qui a permis l’accession de Mussolini au pouvoir, il se propose de revenir sur ces journées d’octobre 1922, d’évaluer leur réelle portée historique et de tenter de distinguer « la réalité originelle » du mythe tel qu’il s’est progressivement construit.
Presque totalement oublié en Europe de l’Ouest, le massacre des Juifs de Kharkiv (Kharkov à l’époque soviétique) pendant l’hiver 1941-1942 a récemment fait la une des journaux. La raison ? La destruction d’une partie du site mémoriel de Drobytsky Yar, dans la banlieue de la ville, par les troupes russes à la fin du mois de mars. Un site où près de 15 000 Juifs ont été tués pendant l’occupation de la ville par les nazis.
En Ukraine, la Shoah a commencé dès les premiers jours de l’opération Barbarossa et le déferlement des forces de l’Axe en Union soviétique durant l’été 1941. Des premiers massacres de masse, la mémoire collective a principalement retenu celui de Babi Yar. Mais la Shoah par balles n’a pas commencé dans la capitale ukrainienne. Des assassinats massifs et coordonnés ont déjà été perpétrés dès les premières semaines de l'invasion. Aujourd'hui, cette histoire est encore largement méconnue, occultée ou instrumentalisée.
Friedrich Flick (1883-1972) : un nom presque oublié hors des frontières de l’Allemagne. Ce capitaine d’industrie est pourtant l’un de ceux qui incarnent le plus totalement la complicité de la grande industrie allemande dans les crimes nazis.
De part et d’autre de l’Atlantique, les débats se sont exacerbés autour de monuments liés à l’histoire coloniale ou de l’esclavage. À Vienne, c’est un tout autre passé qui resurgit depuis quelques années, un passé qui plonge dans les racines de l’antisémitisme et du populisme moderne, incarné dans la figure de Karl Lueger, bourgmestre de la ville de 1897 à 1910. Au cœur de la polémique : sa statue érigée en 1926, place Doktor-Karl-Lueger, à deux pas du centre-ville.
Il est rarement question de celles et ceux qui ont, activement ou passivement, contribué à gripper la machine de guerre nazie depuis les ateliers, les usines ou les mines. Les luttes sociales ne mériteraient-elles pas une plus grande place dans la mémoire collective de la Résistance ?
D’où vient la haine des Juifs ? D’où viennent les obsessions et les fantasmes à leur égard ? C’est à ces questions que l’historien Pascal Ory, professeur émérite d’Histoire contemporaine à la Sorbonne et membre de l’Académie française, a voulu répondre dans son essai De la haine du Juif.
Le Monument aux Résistants juifs a été intégré au Mémorial national aux Martyrs Juifs de Belgique près d'une décennie après l'inauguration de ce dernier. Lieu de mémoire, l'histoire de cet ensemble, installé au cœur de Cureghem, révèle et exprime bien davantage que la manifestation d’une communauté rappelant la mémoire de ses victimes et de ses héros.
Écrivain-compositeur, Hélios Azoulay situe l’art au cœur de la transmission. En janvier 2023, il fait paraître Pour Tommy, une série de dessins de Bedřich Fritta réalisés dans le camp de Terezín pour l’anniversaire de son fils de trois ans.
Dans son dernier film Onoda : 10 000 nuits dans la jungle, le réalisateur français Arthur Harari s’est penché sur l’histoire du plus connu de ces soldats japonais qui ont continué à se battre après la capitulation de 1945. Hiroo Onoda s’est rendu aux autorités philippines en 1974 après vingt-neuf ans de « résistance ».
Le procès de Nuremberg fit prendre un tournant historique à la justice internationale. Cet ouvrage d’Éric David tente de faire le point sur les tenants et les aboutissants de ce moment hors norme.
Les enfants cachés comptent parmi les innombrables victimes de la Shoah. Ils ont certes échappé à la déportation et à la mort, mais leur vie fut profondément bouleversée. Ce texte s'intéresse aux difficultés psychologiques qui firent parfois obstacle à leur reconstruction.
Comment grandir avec un père rescapé des camps ? C’est la douloureuse question qu’illustre le dessin animé Les Secrets de mon père, sorti en salle en septembre 2022, et dont le scénario s’inspire du roman graphique de Michel Kichka Deuxième génération. Ce que je n’ai pas dit à mon père, fils du survivant des camps Henri Kichka.
Basé sur une enquête menée en 2023 par la Fondation Auschwitz auprès d’enseignants du secondaire de la FWB, ce texte examine les supports littéraires utilisés aujourd’hui à l’école pour enseigner la Shoah.
En Belgique, plus de la moitié des enfants juifs ont échappé à la déportation, principalement en étant cachés. Alors que les derniers survivants des camps sont en train de disparaître, ces anciens enfants cachés sont devenus des relais importants dans la transmission de la mémoire de la Shoah. Mais de quoi témoignent-ils ?
Le 27 février 1943, plus de 600 femmes aryennes allemandes se rendent devant l’ancien bureau d’aide sociale de la communauté juive au 2-4 Rosenstrasse à Berlin. Elles vont manifester pendant une semaine de jour comme de nuit, faisant fi du danger, des sommations des SS qui les menacent de faire feu. Ce récit méconnu de femmes ordinaires devenues des héroïnes en l’espace de quelques jours a indubitablement toute sa place dans l’histoire de la Résistance.
Dans la nuit du 20 avril 1945, vingt enfants juifs âgés de cinq à douze ans, dix garçonnets et dix fillettes originaires de France, de Pologne, d’Italie, des Pays-Bas et de Yougoslavie perdirent la vie dans les caves d’une école à Hambourg. Ces enfants innocents ont été victimes des expériences du docteur SS Kurt Heissmeyer.
Grâce aux témoignages de rescapés et à divers travaux d’historiens, nous savons désormais combien la musique a occupé une place importante dans l’univers concentrationnaire. Dès 1933, les premiers petits ensembles instrumentaux sont créés à l’initiative des SS dans des centres de détention destinés aux prisonniers politiques. Ultérieurement, de nombreux chœurs et orchestres voient le jour dans les camps de concentration et les centres d’extermination.
Un entretien avec Julien Masson, photographe et cinéaste qui durant quatre ans a entrepris un voyage au cœur de la mémoire en France et au Sénégal et est allé à la recherche des tirailleurs sénégalais qui se sont battus pour notre liberté durant la Seconde Guerre mondiale. De ces rencontres sont nés un film, une exposition et un livre photographique.
Les historiens évaluent à plus de dix millions le nombre d’Allemands faits prisonniers lors de la Seconde Guerre mondiale et de son dénouement. Le rôle qu’a joué le Canada dans la question de la captivité des soldats allemands est souvent ignoré, ce qui est assez déroutant puisque ce pays en a abrité 35 000. Nous nous intéresserons ici aux soldats nazis qui, à la demande du gouvernement britannique, vont y être acheminés afin d’y être enfermés dans des camps éparpillés dans tout le pays.
Le 20 mai 1943, la Gestapo opérait une descente au Couvent du Très Saint Sauveur à Anderlecht où quatorze fillettes juives et leur accompagnatrice avaient trouvé refuge. Grâce à l’intervention de la Résistance, elles en ont réchappé.
La bande dessinée historique connaît un essor important depuis quelques années. L’histoire du génocide des Arméniens ne fait pas exception, surtout depuis les commémorations de son centenaire en 2015. En collaboration avec l'illustrateur coréen Kyungeun Park, Gorune Aprikian et Jean-Blaise Djian ont coécrit un récit publié en septembre 2022 : Une histoire du génocide des Arméniens.
L’année 1923 a profondément marqué la mémoire collective allemande. Preuves en sont, les nombreuses publications qui lui sont consacrées en Allemagne en cette année centenaire. Contrairement à nos voisins, il y a eu peu de rappel mémoriel chez nous sur la série de crises qui a frappé l’Allemagne cette année-là. Une succession d’événements et une conjoncture qui auront des conséquences considérables non seulement pour le pays, mais pour le reste du monde.
Les nazis avaient une science consommée pour transformer le passé selon leurs désirs. Seul comptait un récit fantasmé pour servir un discours politique. La récupération du fiasco du putsch de 1923 est caractéristique de leur propagande. Cent ans plus tard, a-t-on encore des enseignements à tirer de ces pratiques ?
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un tribunal international installé à Varsovie juge Wilhelm Grimm, un officier nazi accusé d’exactions et d'atrocités commises pendant l’occupation de la Pologne. Tourné en 1943 et sorti en 1944, None Shall Escape (États-Unis) est probablement le premier long métrage de fiction à aborder explicitement la Shoah. Un film pionnier, mais largement oublié.
Léon Blum (1872-1950) occupe une place discrète dans la mémoire collective française. Pour beaucoup, son nom reste essentiellement attaché au Front populaire, à la semaine de quarante heures et aux congés payés ; éventuellement à l’affaire Dreyfus, mais guère plus. Et pourtant, tant son destin personnel que son héritage politique méritent qu’on s’y attarde. Le producteur et journaliste Philippe Collin a retracé son parcours dans un passionnant podcast en neuf épisodes.
Les racines idéologiques des crimes commis par régime de Ion Antonescu durant la Seconde Guerre mondiale s’inscrivent dans le temps long, dans un antisémitisme qui s’est structuré au cours des 19e et 20e siècles, porté par des figures importantes de l'intelligentsia nationaliste roumaine.
Lorsque l’on s’interroge sur les relations entre le jeu d’échecs et la politique ou la propagande, les premières images qui viennent en général à l’esprit sont liées à l’Union soviétique. Nettement moins connue est l'appropriation du jeu par les nazis qui y ont appliqué leur antisémitisme avec la même brutalité qu'ailleurs. Certains joueurs se sont profondément compromis, au premier rang d'entre eux, l'un des plus forts joueurs de l'histoire, Alexandre Alekhine.
Il y a quarante ans, la ville de Dreux (Eure-et-Loir) fut le théâtre d’un épisode relativement oublié, mais loin d’être anecdotique dans l’histoire politique récente ; un moment charnière pour l’extrême droite française, révélateur des atermoiements de certains face à son émergence. On a également oublié les prises de position et la force de caractère de Simone Veil, particulièrement esseulée dans sa famille politique, alors que les ténors de celle-ci jouaient aux apprentis sorciers.
Il y a tout juste 30 ans, le 8 mai 1993, en réaction aux percées électorales de l’extrême droite en Belgique, quatre partis démocratiques francophones s’accordaient sur une première mouture de la Charte de la démocratie qui entérinait le principe du cordon sanitaire. Celui-ci est-il toujours aussi robuste aujourd'hui ?
Isabelle Kersimont est journaliste, essayiste, fondatrice et présidente de l’INRER (Institut de recherches et d'études sur les radicalités). Son dernier livre propose une analyse du lexique de l’extrême droite aujourd’hui et de ses modes de diffusion dans nos sociétés.
L'anthropologue et historienne Edith Broder a réuni une trentaine de contributeurs universitaires du monde entier, spécialistes des diasporas juives, pour présentent l'histoire des communautés méconnues et dispersées en Afrique, dans le Caucase, en Inde, en Chine, en Amazonie, etc. Ces « Juifs d’ailleurs » qui restent des figures emblématiques de notre monde multiculturel contemporain.
La commune du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) fut terre de refuge pour la famille Schwam pendant de la Seconde Guerre mondiale. Au début de 2021, ses habitants apprennent qu’un certain Erich Schwam vient de mourir et qu’il a légué l’intégralité de sa fortune – plus de trois millions d’euros – à la commune en remerciement du refuge qui lui a été offert pendant en 1940. Le documentaire Le Chambon-sur-Lignon, un legs pour l'Histoire lève une partie du voile sur cet étrange et poignant destin.
La pièce de théâtre Un grand amour est inspirée de la vie de Theresa Stangl, la femme du génocidaire Franz Stangl, ancien commandant des centres de mise à mort immédiate de Sobibór et de Treblinka. Cette étude a pour objet de dresser la toile de fond historique qui sous-tend cette pièce, mais aussi d'interroger les ambitions artistiques et pédagogiques de ceux qui l’ont montée et défendue.
Le Mémorial national aux Martyrs juifs de Belgique est bien davantage que la manifestation d’une communauté rappelant la mémoire de ses victimes. L’histoire de la création et de l’épanouissement public du monument le montre au fil de son évolution depuis plus d’un demi-siècle. Il reflète l’attention ou le désintérêt de tous ceux qui, de près ou de loin, ont été amenés à le considérer, des familles concernées aux habitants du quartier en passant par les pouvoirs publics. Le mémorial, au gré de ses développements, semble rendre compte de ce que la société au complet entend des questions que son existence même soulève. Alors résonne aujourd’hui la question de son actualité, de son rayonnement, de son utilité. Dépassant le cadre de la seule communauté juive, tant du point de vue de son entretien (il est classé) que de son environnement (il se trouve au sein d’un espace public) où se côtoient des personnes issues de toutes les communautés du monde. La présente étude fait état de la situation actuelle du Monument, qui semble figée en l’attente de jours meilleurs. Si le mémorial a été conçu pour rappeler la mémoire des victimes juives, il vise aussi, en développant une volonté éducative, à éviter que des barbaries telles que celle du nazisme ne se reproduisent. La question de son intégration dans un nouvel espace public encore à concevoir est posée.
Hitler fonda les Napola, des écoles où l’élite politique, militaire et administrative serait formée (intellectuellement, sportivement, mais surtout idéologiquement). Aujourd'hui, dans de nombreux pays, nous voyons se multiplier des écoles réservées à l'élite d'une société de plus en plus tournée vers le profit. L'enseignement qui y est prodigué est-il totalement neutre ?
La pièce de théâtre Colon(ial)oscopie montée par la compagnie Ah mon amour ! revisite notre histoire coloniale. Elle dévoile de façon satyrique combien les controverses inhérentes à ce passé restent très vivaces aujourd’hui.
Alors que les derniers témoins directs de la Shoah disparaissent peu à peu, il est nécessaire de revenir sur ce qu’ils nous ont transmis, mais aussi de dresser un état des lieux de la recherche historique aujourd’hui.
Depuis le 22 mars 2017, une importante exposition concernant l’épineux et ancestral problème de l’antisémitisme est hébergée par le Mémorial de Caen. Elle est composée de 170 pièces et documents qui proviennent de la collection privée d’Arthur Langerman, un diamantaire anversois qui a survécu à la Shoah en Belgique.
Depuis le mois de janvier 2017, l’exposition Shoah et bande dessinée, qui présente 200 planches originales, est ouverte au grand public au Mémorial de la Shoah à Paris. Cette initiative des Belges Joël Kotek (professeur à l’ULB) et Didier Pasamonik (directeur de rédaction de ActuaBD.com) fait inévitablement surgir de nombreuses questions.
Plus de 70 ans après la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, la Seconde Guerre mondiale continue à nourrir l’imaginaire cinématographique. Reinhard Heydrich, vice-protecteur de Bohême-Moravie et l’un des principaux planificateurs de la Shoah, est assassiné à Prague le 27 mai 1942. L’événement a été récemment porté à l’écran à deux reprises. Nous comparerons ici ces deux versions pour les replacer dans un contexte plus large.
Ce docu-fiction revient sur le procès en diffamation intenté par le négationniste David Irving contre l’historienne Deborah Lipstadt et les éditions Penguin Books. 110 minutes d’action judiciaire condensée pour suivre de près comment une femme d’exception sut dire non à un négationniste pur et dur.
Phnom Penh n'est pas seulement la capitale politique et économique du pays, elle est aussi le premier témoin d'une histoire nationale complexe et sanglante.
On ne parle guère dans les manuels d’histoire de ces enfants illégitimes nés pendant ou après la Seconde Guerre mondiale ; tels les enfants de soldats de l’armée hitlérienne nés dans les territoires occupés par l’Allemagne nazie, de femmes françaises travaillant pour la Wehrmacht, de prisonniers emmenés en Allemagne, de volontaires ou de main-d’œuvre réquisitionnée par le STO. Dans cet article, sera plus particulièrement abordé le cas des enfants nés de père allemand, soldat de la Wehrmacht, et de mère belge ou française.
Résidence des princes de Ligne depuis le XIVe siècle, le château de Beloeil, souvent appelé le Versailles belge s’élève en terre hennuyère depuis plus de six siècles. Eugène II, 11e prince de Ligne, et sa femme, la princesse Philippine de Noailles de Mouchy de Poix, ont caché durant la Seconde Guerre mondiale des enfants juifs dans l’enceinte de ce château.
Il y a tout juste 30 ans, le Portugal a remis la médaille de l’Ordre de la Liberté au grade d’officier à Aristides de Sousa Mendes.
Janusz Korczak, médecin, pédagogue, écrivain, a voué sa vie aux droits de l'enfant. Il a été déporté à Treblinka, début août 1942, avec les enfants juifs du ghetto de Varsovie qu'il a refusé d'abandonner. Ils furent tous gazés à leur arrivée.
En 2000, la publication du livre Les Voisins, écrit par Jan T. Gross (Américain d’origine polonaise, professeur à l’Université de Princeton), suscite un débat passionné en Pologne. Il y explique que le massacre de Jedwabne, faussement attribué aux Einsatzgruppen, a été en fait perpétré par des citoyens polonais et non par l’occupant allemand. Le 10 juillet 1941, la quasi-totalité de la population juive de Jedwabne, bourgade située à 130 kilomètres au nord-est de Varsovie, a été assassinée. Seules sept personnes ont survécu, cachées par une famille polonaise dans un hameau voisin. Ces enfants, femmes et hommes n’ont pas été tués par des hommes en uniformes, mais par des civils, à côté de qui ils vivaient depuis de nombreuses années, leurs propres voisins.
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a fermé ses portes ce 31 décembre 2017. Son bilan : 161 actes d'accusation émis, 123 arrestations, 111 procès ayant pu être achevés, 90 condamnations, 19 acquittements et deux comparutions devant le MTPI (Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux).
Les enfants sont indéniablement les victimes les plus vulnérables. L’âge auquel un individu n’est plus un enfant mais un (jeune) adulte fait débat. La Convention internationale des droits de l’enfant fixe l’âge de la majorité à dix-huit ans. Selon un rapport de l’UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund, créé le 11 décembre 1946), 29 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour dans le monde – ce qui concorde avec le nombre avancé de quelque 21 morts par minute, pour l’essentiel dans les « pays en développement ». 70 % des 11 millions de décès d’enfants dénombrés chaque année sont imputables à six facteurs : diarrhée, malaria, infection néonatale, affection pulmonaire, naissance prématurée et anoxie lors de l’accouchement. On estime à 92 millions le nombre d’enfants morts entre 2000 et 2010. Soit 92 millions de « jeunesses perdues » !
Érigé en musée d’État par les autorités polonaises le 2 juillet 1947, le site d’Auschwitz-Birkenau est aujourd’hui le symbole de la Shoah et de la criminalité nazie. Pourtant, à la Libération, la question s’est posée : « Que faut-il faire d’Auschwitz ? » Objet d’un usage politique durant la période communiste, Auschwitz a été jusque dans les années 1990 au cœur d’une guerre des mémoires.
Depuis 2015, l’Europe est confrontée à une importante crise migratoire. Des milliers de personnes se retrouvent séparées de leur famille ou sans nouvelles de leurs proches. Comme après la Seconde Guerre mondiale, la mission des organisations internationales est de retrouver la trace des disparus.
Lors des interpellations de migrants qui ont eu lieu à Bruxelles à l’automne 2017, le terme « rafle » a été largement utilisé. La campagne d’affichage qui a suivi nous a interpellé : « ça ne vous rappelle rien ? » L’occasion de revenir sur les rafles des Juifs à Anvers et Bruxelles pendant l’été 1942.
Après la vague d’attentats de 2015 en France, des chercheurs ont entrepris de filmer le témoignage des rescapés pour constituer une mémoire des attentats ; mémoire qui deviendra elle-même sujet d’histoire. Les initiateurs de ce projet s’inscrivent dans la continuité des collectes de témoignages antérieures dont le projet Fortunoff Video Archive for Holocaust Testimonies de l’Université de Yale a été précurseur.
Durant la Seconde Guerre mondiale, des milliers d’enfants sont nés en Belgique de relations entre soldats de la Wehrmacht et femmes autochtones. Il s’agit d’enfants de guerre au sens strict, c’est-à-dire que sans le conflit, leurs géniteurs ne se seraient pas rencontrés et ne les auraient donc pas conçus. Gerlinda Swillen est l’une de ces enfants. Lorsqu’elle finit par apprendre, en 2007, le nom de son géniteur, elle redouble d’énergie pour connaître son passé. Ces recherches débouchent sur une première véritable étude des enfants de guerre en Belgique, couronnée par une thèse de doctorat défendue en janvier 2016.
Si le bombardement de Guernica a eu un tel impact international, c’est notamment grâce aux correspondants de presse qui l’ont révélé. La bataille de l’information qui a suivi n’est pas sans rappeler d’autres dynamiques bien plus actuelles.
Le bombardement de Guernica a révélé la férocité des régimes totalitaires européens, mais aussi la puissance destructrice de l’aviation. Le massacre a été rendu possible, non seulement par les « avancées » techniques réalisées par l’industrie aéronautique, mais également par les stratèges militaires qui ont « pensé » leur intégration au sein des forces armées.
Trois mémoriaux italiens rappellent les ravages du fascisme et de la guerre civile qui a embrasé l’Italie mussolinienne à son crépuscule.
Guerre et résistance s’inscrivent à Turin dans un projet global qui combine les fonctions muséales, éducatives, de documentation et de recherche. L’ensemble vise à stimuler une réflexion active, ancrée dans la ville et dans le présent.
Perpétré il y a 80 ans, le massacre de Nankin suscite toujours des polémiques virulentes tant au Japon qu’en Chine. Le travail de mémoire est ici, comme bien trop souvent, entravé par des considérations politiques et diplomatiques très actuelles.
En novembre 1937, la conférence internationale qui se tient à Bruxelles pour trouver une solution à la guerre sino-japonaise est un fiasco. Les grandes puissances se montrent incapables de s’entendre sur une action collective. La Chine est abandonnée.
Le conflit israélo-palestinien suscite chez nous des débats virulents, y compris chez les adolescents. Il est également l’objet de nombreux tabous. Dès lors se pose la question du rôle que peut ou doit jouer l'école face à cette problématique. N’est-il pas nécessaire d’ouvrir une réflexion de fond ?
Élaborée par le romancier et essayiste français Renaud Camus, la théorie complotiste du grand remplacement fait tache d’huile. Elle déborde aujourd’hui largement de l'extrême droite stricto sensu.
Un néologisme a fait récemment son apparition à la droite de la droite de l’échiquier politique français : la remigration. L’idée centrale qu’il véhicule est de débarrasser la France de « la majeure partie » de ses immigrés extra-européens.
Le Camp des Saints, roman de l’écrivain et explorateur français Jean Raspail, publié en 1973, est exalté au sein des divers mouvements identitaires, nationalistes et suprémacistes de toutes sortes qui se développent outre-Atlantique et en Europe.
Les médias font souvent échos de « radicalisation », « radicaux » ou « radicalisés » quand le terrorisme islamique est évoqué. Mais que recouvre exactement le terme « radical » ? S’agit-il d’un concept scientifiquement établi ou d’un nom vernaculaire adapté pour l’occasion ? Nous posons la question au criminologue Christophe Busch qui a travaillé de nombreuses années dans le milieu carcéral. Son interview forme le noyau de cette étude qui tente de clarifier cette notion nébuleuse.
À la fin des années 1930, les politiques raciales menées en Allemagne se durcissent considérablement. L’exode des Juifs prend un caractère massif et le flux de ces réfugiés divise la société belge. La question est omniprésente. L’analyse de la presse quotidienne de l’époque révèle des clivages et des rhétoriques qui présentent de nombreuses similitudes avec aujourd’hui.
F. S. a quitté le Tibet en 2002 et vit en Belgique depuis près de 15 ans. Il nous parle de son parcours de réfugié et de la politique d'acculturation forcée à laquelle son pays natal est soumis.
Qu’est-ce qui pousse des groupes humains à se réfugier dans l’ombre d’un leader ? Pourquoi certaines personnes acceptent-t-elles librement d’être dépossédées de leur libre arbitre ? Le désir d’autorité est-il un besoin ou une aliénation ?
Retour sur la bande dessinée Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB. Ce diptyque de Jacques Tardi raconte les tribulations pendant la Seconde Guerre mondiale de son père, René, d’abord membre d’équipage d’un tank, puis prisonnier de guerre numéro 16 402 du Stalag II B d’Hammerstein, en Poméranie orientale. C’est probablement l’œuvre la plus thérapeutique de Tardi, un artiste tourmenté par les conflits mondiaux et le rôle joué par l’homme ordinaire.
Nous sommes aujourd’hui littéralement submergés d’informations provenant des quatre coins du monde. Elles sont notamment relayées sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et Instagram, dont chaque individu membre est un « faiseur de nouvelles » potentiel. Mais le citoyen moyen a de plus en plus de mal à distinguer une vraie information d’une annonce commerciale ou d’une fausse nouvelle. À cela s’ajoute le fait que de plus en plus de monde s’informe le plus vite possible, souvent uniquement via les réseaux sociaux. Le problème des fake news est tel que la prestigieuse revue américaine Science y a consacré un article dans son édition du 9 mars 2018.
L’étude Millennial Dialogue montre une désaffection croissante des jeunes envers le monde politique. À une époque où les refrains sécuritaire et autoritaire ont de plus en plus d’écho, ce constat a de quoi inquiéter. Il est important d’apprendre à mieux connaître la jeune génération, ses canaux d’information, et de réfléchir aux moyens de mieux l’impliquer dans la chose publique.
Depuis que le Parlement espagnol a approuvé en août dernier le projet de déplacer les restes du dictateur Franco de la Valle de los Caïdos (la vallée de ceux qui sont tombés), ce lieu sinistre est au centre d’une forte polémique dans la péninsule ibérique, où le leader fasciste conserve encore beaucoup d’admirateurs. Ce déplacement sera-t-il le symbole d’un changement politique en Espagne ?
Jacques Roisin s’est rendu au Rwanda plusieurs années de suite afin de recueillir les témoignages de vingt Hutus qui ont sauvé des Tutsis lors du génocide de 1994. Il tente de comprendre les motivations qui ont poussé ces personnes courageuses à aider leurs voisins à échapper à une mort atroce, certaine et programmée.
« Un musée qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. » Voilà l’une des nombreuses réactions suscitées par la Maison de l’histoire européenne depuis son ouverture en mai 2017. Plusieurs visiteurs nous disent qu’ils s’attendaient à un discours de propagande européenne (le musée fait partie du Parlement européen, l’entrée est gratuite). Certains sont surpris de découvrir une histoire plus nuancée et plus critique. D’autres sont étonnés, parfois fâchés de nos choix. Il semble bien que le musée laisse peu de visiteurs indifférents.
Située à une cinquantaine de 50 km de Kigali, la prison de Rwamagana héberge plus de 10 000 prisonniers, dont près de 4 000 génocidaires. Mélanie Moréas s’y est rendue en espérant y trouver des réponses. Elle en est sortie avec davantage de questions.
Une rencontre avec Jacques Roisin, auteur du livre Dans la nuit la plus noire se cache l’humanité. Récits des Justes du Rwanda. Il nous parle du besoin qu’il a éprouvé d’aller à la rencontre de ceux qui, au cœur du déchaînement de violence du printemps 1994, ont risqué leur vie pour sauver celles des personnes traquées. Un travail important sur ces Justes, très peu évoqués par la communauté rwandaise et quasi absents de la littérature scientifique.
Le 19 avril 1943, la veille de la Pâque juive (Pessah), les troupes SS entrent dans le ghetto de Varsovie pour le liquider. Mais la population se soulève et écrit l’une des grandes pages de la résistance à l’oppression nazie. Chaque année, le 19 avril, des commémorations ont lieu à travers le monde, pour rendre hommage à ces combattants qui ont choisi leur mort : debout, les armes à la main.
En 1995, paraît Bruchstücke. Aus einer Kindheit, 1939-1948 (Fragments. Une enfance, 1939-1948). L'auteur Binjamin Wilkomirski relate dans ce livre ses souvenirs d'enfant juif en Pologne pendant la guerre et dans les camps. L'ouvrage suscite l'engouement du public, mais la véridicité du témoignage de Wilkomirski est rapidement mise en cause.
Nous évoquerons dans ce texte le faux témoin Enric Marco, un imposteur qui a bâti sa vie sur le mensonge. Le président, de 2003 à 2005, de l’association espagnole de déportés Amicale de Mauthausen et autres camps nazis, a relaté pendant toute sa vie sa captivité au camp de Flossenbürg, mais il n’y a jamais mis les pieds.
Les mouvements et partis politiques qui affichent des positions ouvertement liberticides et contraires aux valeurs démocratiques ne cessent de se multiplier. Cela nous force à réfléchir à la fragilité et aux limites de nos libertés. Jusqu’où peut-on être tolérant envers l’intolérance ? Peut-on brider la liberté d’expression au nom de sa sauvegarde ?
Nombreux sont les visiteurs qui tiennent à immortaliser leur visite en se faisant tirer le portrait in situ, avec parfois beaucoup de légèreté, devant un monument ou sur un lieu à haute portée symbolique qui impose pourtant un minimum de respect et de retenue.
L’obtention du Prix Nobel de la paix 2018 par Nadia Murad Basee Taha et Denis Mukwege est un moment fort dans la lutte contre les violences faites aux femmes de par le monde. Ce prix reconnait de fait la souffrance d'innombrables femmes qui, au cours de la dernière décennie, ont été victimes de violences sexuelles et constitue un geste fort pour renforcer le combat contre ces pratiques.
En Belgique et en France, alors que les autorités durcissent le ton sur la question migratoire, de vigoureux mouvements de solidarité envers les migrants se manifestent. De nouvelles dispositions légales, visant directement les personnes qui ouvrent leurs portes à ces migrants, ont été adoptées ou sont en cours d’élaboration. Elles posent de véritables questions de société.
Le sort des républicains espagnols, réfugiés en France à la fin des années 1930, puis déportés vers les camps de concentration du Reich est peu connu. Ils se sont vus voler leur patrie et leurs frontières. Ils ont été déchus de leur nationalité et réduits à l’esclavage. Ils portaient le triangle bleu réservé aux apatrides.
L’errance de l’Aquarius avec ses centaines de réfugiés à bord a ému l’opinion publique. Malgré la détresse des passagers, les différents gouvernements se sont montrés au mieux hésitants, au pire intransigeants, faisant fi des droits humanitaires les plus élémentaires. De nombreux observateurs ont fait le rapprochement avec le voyage tragique du paquebot Saint-Louis, chargé de réfugiés juifs fuyant l’Allemagne nazie au printemps 1939. En effet, entre hier et aujourd’hui, certaines analogies sont frappantes.
Enseignant au Collège du Sacré-Coeur de Ganshoren, Thierry De Win a adapté avec ses élèves de 6e année le témoignage d'Édith, une femme rwandaise qui doit sa vie au fait qu'elle était en Belgique en 1994. Ce travail a donné naissance à une pièce de théâtre présentée le 4 mai de cette année au CCLJ. Il raconte l'élaboration de ce projet et explique combien la démarche artistique peut contribuer à la transmission de l'histoire et de la mémoire.
Le cours d’histoire est souvent perçu comme un enjeu politique, constamment sollicité pour transmettre des mémoires diverses, parfois contradictoires. Il y a cependant consensus sur le fait qu'il est un élément important dans la formation de citoyens adultes, critiques et responsables. Les transformations qu'il s’apprête à connaître avec le Pacte d’excellence ne sont pas sans soulever certaines interrogations.
On assiste, depuis une vingtaine d’années, à une multiplication d’institutions muséales consacrées spécifiquement à la Shoah. Leur rôle se limite-t-il à conserver et à transmettre la mémoire du génocide ?
Le discours qu'Hitler prononce devant le Reichstag le 30 janvier 1939 est resté dans les mémoires celui où il prononce sa « prophétie » annonçant « l'anéantissement de la race juive en Europe ». Lorsque l'on se replonge dans la presse de l'époque, ce n'est pourtant pas ce passage d'une violence inouïe que ses contemporains relevèrent. Il en fut à peine question. Contre toute attente, ce discours fut globalement perçu comme rassurant.
Né au sein de l’élite anglaise au 19e siècle, le football s’est peu à peu imposé comme le principal sport de masse à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les enjeux qui le concernent dépassent amplement le cadre sportif, comme l’illustre la Coupe du monde qui se joue cette année en Russie. Si l’on se penche sur le passé, c’est probablement Mussolini, davantage que tout autre dirigeant de son époque, qui fut le premier à réaliser pleinement sa valeur en politique.
Robert Faurisson, principal porte-voix de la négation de la Shoah dans le monde francophone, est mort le 21 octobre 2018 à Vichy. Lorsque l'on se penche sur l'argumentaire de ceux qui ont participé à son retour médiatique dans les années 2000, ce ne sont pas « ses thèses » sur les chambres à gaz qui sont mises en avant, mais un complotisme poussé à son paroxysme.
En Belgique, il n'y a pas de cadre légal pour réprimer la parole négationniste à propos du génocide des Tutsis au Rwanda. La question est pourtant débattue depuis de longues années, mais sans résultat concret.
Comme beaucoup de Bruxellois, Josiane Mignolet a répondu présent à l'appel de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés. Mais son profil, pour le moins atypique, a donné à son hospitalité un écho considérable. Elle a 89 ans, vit seule, se déplace en fauteuil roulant et ses parents ont caché, au péril de leurs vies, des enfants juifs pendant la guerre. Ils ont par ailleurs été reconnus comme Justes parmi les Nation par Yad Vashem en 1999. Nous sommes revenus avec elle sur quelques pages de son passé.
La question migratoire, aussi clivante que complexe, nourrit aujourd’hui les pires populismes, sur fond d'arguments simplistes et d'effets d'annonce. C'est afin de déconstruire ceux-ci et d’élargir le champ des réflexions – sur base d'analyses et d' expériences multidisciplinaires – que la cellule Démocratie ou barbarie (Dob) et l'ASBL Mémoire d'Auschwitz se sont associées pour y consacrer une journée d’étude.
C’est lors de l’offensive de l’État islamique dans le nord de l’Irak durant l’été 2014 que le monde a découvert l’existence de la communauté kurdophone des Yézidis. L’émotion médiatique est aujourd’hui retombée, mais ce n’est pas pour autant que son calvaire a pris fin.
Ce documentaire de Lydia Chagoll présente la vie de Felix Nussbaum au rythme de ses œuvres vues comme jamais auparavant. Les motifs, signes et symboles qui les traversent, comme autant de jalons et de clés révélatrices d’un monde désespérant voué à l’anéantissement, aboutissent au dévoilement de la présence d’esprit et des qualités d’un artiste majeur du XXe siècle.
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